samedi 9 octobre 2010

Sur le bout de nos lèvres

Vingt-six lettres. Vingt-six pièces de puzzle à assembler. Et tellement de possibilités. Avec vingt-six lettres, ils ont refait le Monde, ils en ont écrit l'Histoire et raconté notre imagination. Mais elles ne me suffisent pas. J'en attends sûrement trop, je les ai peut être surestimées. Vingt-six lettres ne seraient donc pas assez pour penser tout haut (traduire ma pensée)?
Je les écris une par une, puis les observe. Comme si elles allaient m'offrir les phrases que je cherche. Ou rien que le premier mot. Pour te dire, te dire quoi? Ces lettres me narguent, je les jette et les récite à voix haute. Elles sonnent creuses, et pas un son ne se crée. Je les oublie.
Pourtant, je les croyais parfaits, ces jolis mots que j'avais préparés. Ils auraient été formulés pour la première fois, et tu les aurais aimé. Parce qu'ils exprimaient ce que tu pensais aussi mais que tu n'osais pas dire.
Tous ces mots que j'ai appris perdent leurs sens. Aucun ne veut se charger du poids de mes pensées. Ils fuient loin de mon esprit, me laissent seule noyée dans mon silence. Qui n'exprime rien que mon ignorance.
Sur le bout de mes lèvres, les dernières lettres volent. Elles sont toutes parties. Je renonce, me mure dans le désert de ma tête. Et je les regarde m'abandonner, lâche, tous ces mots que nous ne prononçons pas, que je ne t'ai pas dit, et que tu ne me diras jamais.

2 commentaires:

  1. :-) Waw... Enfin un texte là dessus :-). "Il n'y a que sept notes mais on fait de la musique depuis plusieurs siècles... Normal qu'on arrive à une limite". Mais bon... en voyant certains textes, il faut croire que la limite n'est pas encore tout à fait arrivée

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  2. justement, je le pensais depuis trop longtemps, donc voilà le brouillon, maintenant je vais le retravailler, il ne me satisfait pas du tout :)
    Mais contente que tu l'aimes déjà :)

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