lundi 14 octobre 2013

C'est la faute de Pia

De nouveau un voyage ce week-end, un peu plus long cette fois, puisque je suis partie avec mon amie Laëtitia jeudi soir, et rentrée ce matin (lundi). Nous sommes allées à Valdivia, dans le Sur Chico, pour un festival de cinéma international très réputé. 

Nous avions prévu depuis dix jours de loger chez une amie de mes colocataires, une ancienne résidente de l'appartement qui avait accepté de nous recevoir. Mais cinq minutes avant de partir prendre notre bus, celle-ci a annulé. Malgré les multiples tentatives de nos amis pour appeler famille, amis et vagues connaissances, nous sommes parties à l'aventure, sans savoir où nous logerions. 

Le voyage en bus, de onze heures, fut très agréable, on se sent comme dans un avion, avec un oreiller et une couverture. Mieux vaut d'ailleurs vous endormir rapidement, car le chauffeur profite parfois de la nuit pour rouler un peu vite sur certaines routes désertes. 

Finalement, dès notre arrivée nous avons réussi à trouver une auberge où il restait deux places, ce qui était improbables puisque tout était réservé depuis des mois par les organisateurs et spectateurs du festival. L'aventure a coupé court, bien que nous avions déjà des idées pour trouver un logement, parmi lesquelles: ne pas dormir pendant trois jours, s'incruster dans la tente ou l'auberge d'un festivalier saoul, dormir dans les salles de cinéma, demander l'asile dans une église, faire des allers-retours en bus de nuit...

Dès le premier jour, nous avons eu le temps de visiter la partie centrale de la ville, qui n'est pas spécialement jolie, ainsi que de voir trois films. Je vous conseille fortement: Raíz (qui a gagné le prix de meilleur film chilien), ainsi que Soy mucho mejor que voh. Dans les deux cas, je suggère à toute personne n'ayant pas séjourné au chili de mettre des sous-titres. 

Le soir, nous nous sommes promenées le long du fleuve qui borde la ville, et nous nous sommes retrouvées nez à nez avec des lobos marinos, expérience quelques peu déstabilisante. 

Le samedi, nous sommes allées en bus jusque Niebla, une petite ville à vingt minutes de Valdivia. Du port, nous avons pris un bateau qui nous a emmenées de l'autre côté de l'estuaire, à Corral. Le trajet dure une vingtaine de minutes également. Là, nous avons visité les ruines des fortifications érigées par les espagnols pour guetter l'océan. En les escaladant, nous avons trouvé un endroit fantastique pour faire une sieste au soleil. L'impression d'être au bout du monde, dans ces villages perdus au bord de l'océan est fantastique. 

En traversant le fleuve depuis Valdivia, nous avons rejoint l'Isla Teja, où se trouve l'Université. Le campus est un parc gigantesque, très agréable, mais rapidement désert le soir. 

Nous avons découvert beaucoup d'endroits sympas, notamment grâce au guide Lonely Planet, qui s'avère être excellent où que j'aille au Chili. 

Après avoir réussi à obtenir des invitations pour la cérémonie de remise des prix, nous avons parcouru la ville pour réussir à récupérer des affiches du festival. Nous les avons finalement trouvées dans deux cafés, et sommes rentrées avec comme avec des trophées. Ma nouvelle chambre prend de l'allure, et de la personnalité!

Je vous embrasse tous très fort

Route d'évacuation tsunamis

C'est un panneau que l'on a souvent l'occasion de voir à Valparaíso, ma destination du week-end dernier. Un peu surprenant au début, surtout lorsqu'au lieu de "évacuation", vous vous retrouvez nez-à-nez avec le panneau "zone de danger", que nous avons compris comme "S'il y a un tsunamis, ne courez même pas, ici vous êtes foutus".

J'ai longtemps pensé, pendant que je déambulais entre les cerros (collines) de la ville avec Hugo, ce que j'allais vous raconter de Valparaíso. C'est une ville portuaire, à une heure de bus de Santiago, qui vous transporte hors du Chili vers un savant mélange du Portugal, de l'Italie, de la Norvège et mille autres destinations. Le bas de la ville, le long de la côte, est honnêtement assez laid, gris, peu entretenu. Toute la surprise demeure dans les cerros. Les routes qui y montent sont tellement penchées que parfois même les voitures ont du mal à les suivre, et vos jambes remercieront votre sac d'être le plus léger possible. En haut, les maisons sont toutes colorées: bleues, vertes, roses, jaunes. Chaque détail urbain est peint ou taggué, que ce soit les murs ou les bouches d’égouts. Se dégage de cela une atmosphère presque féerique, comme si vous vous retrouviez plongé dans un monde à part, une sorte de terrain de jeu géant pour photographe amateur. Je vous laisse quelques photos pour ceux qui ne les aurait pas vues sur Facebook.







C'est à Valparaiso que nous avons visité la deuxième maison de Pablo Neruda. Bien que la vue depuis celle-ci  soit incroyable, je dois dire que celle de Santiago "La chascona" m'a beaucoup plus transportée dans son imaginaire délirant. J'en suis donc sortie un peu déçue. 

Sur l'un des cerros moins touristique, nous avons assisté à un concert de rap, et l'ambiance m'a fait penser (sûrement par cliché), à celle que l'on pouvait voir dans les films brésiliens se déroulant des les favelas. Toutes les familles étaient assises devant leurs portes, à écouter les chansons aux paroles provocatrices et violemment dirigée contre le gouvernement.

Samedi soir, Louis et Victor (mon colocataire et le frère de mon ex-colocataire Astrid) nous ont rejoints, et nous avons été ensemble manger dans un endroit bien caché, qui propose uniquement des chorrillanas, ce plat typique composé de frites, viande, oeuf et fromage (très léger bien sûr), que l'on partage dans un plat gigantesque.

Ce fut un excellent week-end donc, rythmé d'empanadas, de glaces, de beaucoup de marche, et de belles découvertes dans les rues surprenantes de Valparaíso.