samedi 29 mars 2014

Le désert d'Atacama

Bonjour tout le monde!

Je pensais que le désert, c'était réellement désert. En fait, il faut juste chercher. Vu que j'y suis encore, et sans ordinateur, je vous mets les photos et le texte viendra plus tard ou au fur et a mesure! 

Nous sommes partis vendredi à 5h du matin de la maison, pour prendre le vol à 6h40. Pour se réconforter, nous sommes allés manger un petit roulé à la cannelle comme ceux que j'adorais au Danemark, juste avant d'embarquer. A propos du vol, je n'ai qu'une chose à dire: je n'aime toujours pas vraiment les avions! Le lever de soleil valait toutefois la peine, les couleurs flamboyantes au-dessus des montagnes nous ont offert un superbe petit-déjeuner visuel! 
En arrivant à Calama, nous avons partagé un taxi avec deux brésiliennes complètement folles, ou juste brésiliennes. Dans le centre de Calama, nous sommes allés faire des courses, San Pedro étant très cher. Nous avons fait un plein de biscuits et petites douceurs pour nous aider à compenser la fatigue. 
Calama ressemble un peu à Caldera, autre ville du désert que j'ai connue avec les parents. Quelques jolies petites rues piétonnes dans le centre, et pas grand chose d'autre à part des stations de bus pour vous emmener à San Pedro, Arica, ou Uyuni. Nous avons d'ailleurs failli rater le nôtre, car Pato était parti acheter une empanada. Il est arrivé tout sourire, alors que le bus était sur le point de partir sans nous. Ha l'horaire chilien, il faut s'y habituer! 



San Pedro de Atacama n'est pas très grande, les quatre rues qui composent le centre sont remplies d'agences touristiques, de boutiques d'artisanat, de restaurants et d'hostal. Nous n'avons donc pas eu de mal à trouver un logement sympathique et pas cher, et avons même profité du transport vers le centre d'un autre hostal où ne nous sommes finalement pas restés. 


Les agences affichent des photos fantastiques, proposent vélo et sandboard, bref un million d'activités. Dans la plupart, on entend parler français, que ce soient les vendeurs ou les clients, et je prends grand soin de ne pas parler pour écouter en paix. Et ça râme parce que c'est cher, parce que les brésiliens rient trop fort, parce qu'il y avait des nuages... Je sauve des anglais qui avaient besoin d'annuler un tour et n'arrivaient pas s'expliquer en espagnol, ils étaient ravis! J'ai eu le droit à un flot de compliments pour mes capacités linguistiques. 

À noter: il s'es mis à pleuvoir. Dans le désert. Absurde. 

Directement après s'être installés, nous sommes partis chercher un "tour" pour aller à la Vallée de la Lune, étape classique de fin d'après-midi. Beaucoup d'opérateurs étaient déjà complets, mais npus avons ej la chance de tomber sur un qui, en plus d'avoir des places dans un petit groupe, offrait un tour un peu différent des autres. 

Nous sommes immédiatement partis dans un van, d'abord pour 1h30 de marche dans la vallée de la mort. Cette vallée s'appelait originairement vallée de mars "de martes", baptisée par un français, Gustave Le Paige. À cause de son accent en anglais, un journaliste a compris "valle de la muerte", et le nom a finalement changé. 

Nous avons marché au-dessus de la vallée, puis avons dévalé les gigantesques dunes. J'ai bien entendu descendu en "roulis-boulis", ce qui m'as permis de gouter au délicieux et fin sable atacamenien. Puis nous avons marché le long d'un canyon, qui semblait être fait pour un combat de Star Wars! La planète Tatooïne, dans le premier épisode, ça vous parle? 





Nous avons ensuite continué vers la Vallée de la Lune, où nous avons affronté une tempêtede sable gigantesque, marché dans un minuscule canyon qui serpentait entre des roches qui composaient le fond de la mer il y a des millions d'années, rampé dans une grotte, et écouté le silence du désert. 



Nous avons vu un splendide coucher de soleil, malgré l'absence du soleil et l'épaisse couche de nuages. La lumière était indescriptible: j'avais l'impression de faire face à un immense incendie. Les cars de touristes arrivent en masse, les appareils photos font plus de bruit que les voix des personnes, mais on reste malgré tout sous le charme du moment.


De retour en ville, il nous faut affronter une douche froide car l'hostal coupe l'eau chaude à 22h. Ce sont les rudes conditions du mochilero (voyageur avec sac à dos!).

Ce matin, à 5h, départ pour les Geysers du volcan El Tatio. Nous prenons un mini bus pour nous y rendre, et dormons pendant les deux heures de voyage. La montée en altitude se fait sentir, car l'on passe de 2400 mètres à plus de 4000 en peu de temps. Nous goutons une infusion d'herbes locales, ayant oublié les fameuses feuilles de coca à l'hostal. 

Le champ thermique est un endroit dramatique avant l'aube. Nous avons la chance inouïe de le voir sous une fine couche de neige (conséquence de la chance inouïe de la pluie de la veille), ce qui ajoute une touche supplémentaire de beauté au site. La fumée des fumeroles enveloppe les touristes gelés, il fait -10 degrés, et de l'eau bouillante surgit des petits geysers. Aucun ne monte à plus de 1 mètre, car les explorations geothermiques des années 70 ont modifié les courants souterrains. Les fumeroles, colonnes de vapeur qui montent droit vers le ciel, sont très impressionnantes, elles donnent à la zone un air de planète préhistorique. 



Les couleurs changent drastiquement avec l'aube. On aperçoit du jaune, des plantes basses, le bleu de la nuit s'en va. 
Nous observons des vicuñas, l'un des deux camélidés sauvages du Chili avec le guanaco. Nous apercevons aussi un renard, et une bizcacha, un rongeur qui ressemble à un lapin, se déplace comme un kangourou et gesticule comme un écureuil. 

Le safari continue avec des flamands roses, des oiseaux et canards dans les lagunes formées un peu plus bas. Juste avant de rentrer à San Pedro, nous passons par une zone de cactus géants, dont un, l'abuelo, a plus de 200 ans! Sur le chemin, nous rencontrons des uruguayennes très sympa avec qui nous partageons ces moments.


J'oubliais, avant le safari, nous nous baigons pas très loin des geysers, dans une piscine thermique naturelle. L'eau est tiède, mais à certains points, elle brûle presque! Nous y faisons la rencontre d'une famille bolivienne, ainsi que d'un activiste local qui paraissait presque faux avec son mélange poncho - baskets archi neuves - poses pour les photos. La fumée de la photo est la vapeur de l'eau dans laquelle nous venions de nous baigner. 



Nous nous arrêtons également à un village perdu dans la montagne, où l'on nous raconte les traditions superstitieuses. Lancé d'oeufs sur la cloche de l'église au nouvel an, eau de mer en offrande, et trois tours obligatoires de la croix à l'entrée du village pour tout nouveau véhicule sont au programme.




Tous les habitants connaissent beaucoup de l'histoire de la zone, et peu à peu nous en apprenons beaucoup à propos des premiers peuples qui y ont vécu, des recherches archéologiques, des problèmes de gestion politique. 

Et tout cela, avant 13h! 

L'après-midi, sieste dans les hamacs de l'hostal. Puis nous sommes allés voir les artisans, dont certains qui reproduisent les bijoux trouvés avec les momies et exposés au Musée de la ville. 
Sur la place, l'église coloniale, blanche aux portes bleues, me rappelle la Grêce, pour les couleurs. Tout est décoré pour un mariage, ce qui ajoute au charme de l'église.




Voilà pour les deux premiers jours. Il ne nous reste que demain matin avant de rentrer à Santiago. Je suis chaque fois plus impressionnée par la diversité de xe pays, et au sein de chaque région. Je n'avais pas imaginé le désert si varié,coloré, mystérieux et finalement si vivant! 

Je vous embrasse tous, et espere que vous allez bien.  

SUITE:

Le dernier jour, nous avons hésité entre pédaler jusqu'à la Laguna Cejar, fameuse lagune du Salar, ou aller aux termes de Puritana. À ma grande surprise, Pato a préféré les termes, choix moins sportif mais évidemment tentant à la veille de reprendre un emploi fixe en agence. Ce fut finalement un excellent choix. Les termes se trouvent à 30 minutes de San pedro, il faut s'y rendre en voiture. Elles appartiennent à un hotel, qui a racheté le terrain, devenu presque une décharge, aux locaux. Une initiative privée réussie, puisque la mise en valeur des termes, mais aussi des restes archéologiques de l'agriculture en terrasse le long de la rivière est superbe. Les termes, au fond d'un canyon, sont une oasis verte entre la roche orangée. Neuf "pozas" se suivent, connectée par des cascades ou des ruisseaux. Il faut se faufiler entre les herbes hautes pour entrer dans l'eau, qui se situe entre 30 et 35 degrés selon la proximité avec la source thermique. L'expérience est de nouveau extraordinaire, d'autant plus que nous sommes seuls.

L'après-midi, nous nous mettons en route vers Calama, puis l'aéroport, pour rentrer à Santiago. J'ai l'impression d'avoir voyagé un an, me sent complètement ressourcée, même si désespérée face à mon premier gros rendudu semestre.

Je vous fais des tas de bisous! 



vendredi 28 mars 2014

Folie!

Folie! Pato et moi on embarque, direction: atacama!!!!! On a decide ca ... Hier! 
Merci LAN, comme pato s est fait vole ses batons de trek en patagonie, on voyage presque gratuit!!!
Bisous a tous!!!!

Pour Pascal, et toute la famille


lundi 24 mars 2014

Nouvelle expérience un peu mystique

Bonjour à tous!

Moi, Anaïs la grande scientifique, la très rationnelle (bien qu'idéaliste), me suis ouverte à une nouvelle activité spirituelle. Après le Raiki par Mohamed et la boule d'énergie verte du yoga au Mexique, je n'avais pas réellement réitéré ce genre d'expériences. 
C'était sans compter sur le Chili, pays où la croissance rapide et dérégulée, la crainte envers le système (comme ils l'appellent), les inégalités face à l'accès aux services de soins, un retour à l'héritage indigène, ont conjointement poussé à l'essor des thérapies alternatives et de toutes sortes d'expériences. 
Beaucoup de personnes que je rencontre, de tout âge ou catégorie sociale, parlent des énergies qu'ils ressentent dans une maison ou dans une autre, mettent de l'encens et pas seulement pour les bonnes odeurs ou font des ateliers pour apprendre à sortir les mauvais esprits de leur maison. J'en ai beaucoup rit un moment, tout en essayant, ce que je n'ai pas toujours réussi, de respecter les croyances de chacun. 
Après huit mois ici, je dois dire que je suis plus attentive à la perception que je peux avoir d'un peu tout: une personne, un lieu, mon humeur. C'est finalement une attitude intéressante à avoir, qui permet de prendre conscience de son corps comme de l'état de ses pensées. 
Pour aller un peu plus loin, et par curiosité pour le travail d'une amie, j'ai même accepté qu'on me lise le tarot. J'ai repensé au début de la séance à une histoire que me racontait papa, à propos d'une maman d'un de ses amis au Mexique, qui lisait le tarot mais était surtout une excellent observatrice sociale... J'ai donc fait cette séance avec une amie rencontrée il y a très peu de temps, avec laquelle nous n'avons jamais eu de discussions très personnelles.
La séance commence par un tirage de toutes les cartes, qu'il faut choisir lorsqu'elles te brûlent la main (ce que l'on sent effectivement, puisqu'il faut passer votre paume tendue au-dessus de toutes ses cartes, le muscle se réchauffe forcément). Elle a d'abord fait un premier point sur l'état de vie actuelle, de mes tracas et de ce que je dois faire, ou ce dont je dois te rendre compte. J'ai été très émue car la description qu'elle a fait de moi était très juste, et surtout très profonde. Sur les 25 cartes environs, je n'en ai désapprouvées que trois, et si certaines choses étaient larges et auraient pu s'appliquer à n'importe qui, ce n'était pas le cas de la très grande majorité. 
Après cela, je devais poser des questions, et le tarot me répondait par le même système. J'ai posé des questions sur un peu tout, effectivement les questions sont assez larges mais pas tant non plus. J'ai été étonnée qu'elle me réponde en accord parfait avec la réalité à propos de personnes qu'elle ne connaissait pas. 
Je ne peux pas dire que je suis désormais convaincue que le tarot dit vrai. Mais que finalement, il est très bon de laisser parfois de côté le scientifique et le rationnel, et de voyager d'une autre manière dans ses problèmes et doutes. Plutôt que de se prendre la tête ou avoir des discussions sans fin avec un ami, le tarot permet de commencer une discussion avec soi-même, de se mettre les idées au clair, rien que par la sélection qu'il faut faire des choses que la personne vous dit. Toutes ces histoires de sentir les énergies m'apprennent en tout cas à penser différemment, à vivre dans un autre temps, à penser par moi-même et à relativiser ce qui vient de l'extérieur. 
Voilà voilà, haha cet article paraîtra peut-être un peu étrange. Je le trouve intéressant. 
Bisous!

Les vendeurs du métro

Bonjour tout le monde,

Les lundi et mercredi, je rentre de cours vers 18h45, soit de très peu juste avant l'heure de pointe du métro. Les métros sont pratiquement universels par leur folie. Il ne faut pas être très sain pour qu'on aille tous s'enterrer sous la terre avant l'heure, et que nous circulions dans des kilomètres de tunnels à l'intérieur de longs tubes à roulettes. Forcément, les comportements humains sont légèrement modifiés, d'où les bons étudiants qui se croient chanteurs de rap rebelles pour une station, les vieux qui ressuscitent pour la massacrer toute la culture chantée du Chili, et les vendeurs bizarroïdes de la sortie des stations.
J'avais vu à Paris les vendeurs de fruits et légumes de Portes de Vincennes, mais je crois que Santiago gagne la palme d'or des meilleures ou pires idées. 
Il y a les vendeuses d'écouteurs, de piles et de chaussettes de la station USACH, qui, contrairement à la station Estación Central, permet de prendre un bus à la Estación Central. Si vous avez encore un Walkman, vous pourrez donc vous approvisionner en piles, ouf! Et si vous avez oublié vos bas de contentions pour les douze heures de bus que vous vous préparez à affronter, vous pourrez toujours miser sur leurs chaussettes. 
Dans le genre Pic esprit pratique, je souhaiterais souligner le travail des vendeurs de glaces à l'eau. Ils évitent tout juste l'heure de pointe, sûrement pour ne pas créer un drame style Pik la panique, mais vous rafraîchissent vers midi, lorsque les flemmards commencent les cours, et que le soleil qui tape sur les vitres de la ligne aérienne les réveillent trop vite. 
Aujourd'hui j'ai également acheté mon pain à un vendeur exceptionnel. Déguisé, ou réellement habillé, en un genre de shaman ou prêtre hindou, avec un trait jaune peint sur le nez, des sandales enfilées par-dessus des chaussettes et un genre de sari décoloré, il proposait du pain aux céréales. "À garder au réfrigérateur!" m'a-t-il crier quand je me suis éloignée, avec une voix qui semblait être celle d'un dieu omnipotent me donnant un ordre. (Cela me fait penser que je l'ai laissé sur le comptoir de la cuisine, j'éspère que la foudre ne va pas s'abattre sur moi). 
Pour terminer dans l'alimentation, dont je parle définitivement beaucoup, nous ne pouvons oublier cette communauté discrète, silencieuse, mais qui pourrait organiser un coup d'état tant ses adeptes sont nombreux, qui est celle des vendeurs de hamburgers à la viande de soja. C'est bizarrement très bon, surtout parce qu'ils rivalisent sur les sauces qui peuvent être parfois très élaborées. Si vous êtes surpris par le concept de la viande de soja, soyez rassurés, c'est normal, car c'est absurde. Si l'on décide d'être végétarien, pourquoi as-t-on besoin de manger quelque chose qui ressemble le plus possible à de la viande ou en a au moins l’appellation? Je dois avouer qu'avec mon Pato végétarien, je ne mange plus que ça (j'attends les bons rôtis à mon retour!). Il faut mettre ce genre de croquettes pour chien dans de l'eau, puis les cuire. C'est bizarrement bon, mais je ne veux surtout pas savoir ce qu'il y a dedans. Sûrement beaucoup de farine, de colorant, et peu de soja. 
J'ai gardé mon préféré pour la fin, Mr Kaleidoscopio. Oui oui, ce cher monsieur vend des kaléidoscopes, et contrairement à d'autres vendeurs, il se trouve toujours sur la même marche du même escalier de la même sortie de la même station de métro. Je n'ai jamais compris comment son business fonctionnait. Logiquement si je n'ai pas voulu du Kaléidoscope la première fois, pourquoi le voudrais-je à la deuxième? Et si j'en achète un, pourquoi irais-je en racheter un? Mes doutes se sont rapidement envolés, la clé du mystère est venue à moi. Il suffit qu'un hipster du quartier achète un kaléidoscope pour que tous ses amis en veuillent voyons! Voilà pourquoi nous avons maintenant quatre kaléidoscopes à la maison, et que nous avons pratiquement terminé de mettre au point une typographie de ces charmants objets. 

Je vous embrasse tous,
Anaïs

jeudi 20 mars 2014

Et le master sera....

Intenational affairs - environmental policy - minors in Human Rights (1) and Migrations (2) - italiano!

Et là, c'est le tsunami de doutes! 


Retour aux bonnes vieilles habitudes!

Ce soir, je vais voir Top Chef chez mon amie Margot de Poitiers! C'est quand même agréable d'aller voir une émission bien française, je ne peux pas le nier!

Les bonnes habitudes, c'est aussi de retourner aux cours et aux sports! J'ai finalement mon emploi du temps, que je vous mettrai ici pour que vous puissez savoir quand le skyper! Au final, je me suis concoctée un emploi u temps à base de sport matinal et action cérébrale l'après-midi, avec des cours un peu plus variés que le semestre passé. 

Je regrette de ne pas avoir écrit plus, mais je perd beaucoup de temps car cette semaine je choisis mon master! Que le temps passe vite depuis le bac, le brevet, ou même les matenelles!

Pas plus de philosophie, Top Chef téléchargé illégalement car M6 ne partage pas avec les expatriés français, commence!

samedi 15 mars 2014

Juegos Suramericanos Santiago 2014 - Immersion dans le public

Bonjour tout le monde!

Me voilà donc de retour pour vous raconter cette fois les Juegos d'un nouveau point de vue, celui des spectateurs. Car bien entendu, une fois mon volontariat terminé, je n'allais pas laisser passer cette occasion de voir les sports que j'aime en vrai!

La majorité des entrées se distribuaient gratuitement, mais lorsque nous en avons cherchées elles étaient toutes épuisées. Avec Pato, qui voulait de toute façon une bonne vue pour pouvoir prendre des photos, nous avons donc acheté les entrées payantes, donnant droit à une meilleure localisation. J'étais tout de même sceptique, car je m'imaginais des infrastructures gigantesques et un public se trouvant à des kilomètres des terrains. 

J'ai donc été plus qu'agréablement surprise lorsque nous sommes arrivés à la première épreuve: les finales de gymnastiques. Nous y sommes allés deux jours, afin de voir toutes les finales, mais je vais vous donner mes impressions d'ensemble. Tout d'abord, la première impression en pénétrant dans le bâtiment était incroyable; me retrouver devant la poutre, les barres, l'ambiance tendue et joyeuse, ressentir en vrai ce qu'ai vu tellement de fois sur YouTube, fut extraordinaire. Nous étions finalement très près des gymnastes, en tout cas assez pour voir parfaitement leurs mains, les muscles tendus des jambes à chaque instant, et les sourires mi-forcés mi-vrais. J'ai réussi, grâce à mon super pass qui a plein d'autorisations (même plus que les coordinateurs, vu que je devais pouvoir me faufiler partout pour mes VIPs), à faire passer Pato dans la fosse des photographes professionnels. Du coup, j'ai regardé seule, mais complètement absorbée par les prouesses des gymnastes. J'ai tout aimé, surtout en ce qui concerne le féminin, car je trouve que appareils des hommes sont parfois un peu plus répétitifs. Le premier soir, j'ai pris en sortant une photo avec une gymnaste chilienne qui avait terminé quatrième en je ne sais plus quoi, mais qui a le lendemain remporté la médaille d'or de la poutre! J'ai adoré la proximité des athlètes, je la trouve même nécessaire. Discuter avec elle m'a montré à quel point elle était humble, presque étonnée de l'intérêt des gens, et surtout qu'elle était extrêmement jeune! Sans aucun doute, j'ai préféré le sol féminin. Lorsque les musiques commençaient, j'étais parcourue d'un frisson qui ne s'arrêtait pas jusqu'au dernier mouvement!






La deuxième épreuve que nous avons vue était encore meilleure du point de vue de l'ambiance: le volley féminin! La compétition ne se déroulait pas sous la forme d'un tournoi, avec une finale: toutes les équipes se rencontraient. Nous avons donc choisi d'y aller pour le jour de Chili-Brésil et Argentine-Colombie. Nous sommes arrivés à la fin de l'échauffement du premier match, et le public était déjà en délire! Je savais que l'ambiance en volley est généralement bonne, mais elle l'était particulièrement pour ce match! Il faut dire que les chiliens sont extrêmement patriotiques, notamment dans le sport. Un peu trop à mon goût, puisque j'ai trouvé que la foule en arrivait parfois à être anti-sportive. Tous les services du Brésil, de tout le match ont été hués, sifflés, sans aucun respect. J'ai trouvé ça exagéré, tout comme les tonnerres d'applaudissements lors des services adversaires ratés. J'étais donc très admirative des joueuses brésiliennes, qui ont su faire tout de même un très beau match, en quatre sets très serrés, qui s'est terminé en victoire pour le Chili. Les joueuses de chaque équipe étaient très jeunes, je pense que c'étaient les potentielles futures titulaires des sélections nationales. Nous ne sommes pas restés voir la totalité du second match, qui était un peu déséquilibré. Face à une bonne équiper Argentine, la Colombie, composée de joueuses de quatorze et quinze ans se débrouillait mais ne faisait pas le poids. Une grande partie du public est d'ailleurs partie dès la fin du match, les autres restaient uniquement pour la cérémonie de remise de médailles, étant donné que le Chili y serait représenté.


La troisième épreuve que nous avons vue a été le basket, sport que j'aime bien mais me passionne moins, mais que Pato adore et a beaucoup pratiqué. Le premier match était Chili - Paraguay, en basket féminin. J'ai beaucoup aimé car le jeu était assez serré jusqu'au dernier quart-temps au cours duquel les points chiliens se sont envolés. Mais il y avait du beau jeu des deux côtés! Le second match a déçu tout le monde. Les chiliens affrontaient la Colombie, qui après avoir bien commencé le match, s'est complètement loupé. Joueurs nerveux, hués non-stop par le public, beaucoup de fautes, difficulté à marquer... Rien n'a mis en valeur le jeu. J'étais un peu exaspérée par le public, et ai donc mis un point d'honneur à applaudir, avec seulement trois autres colombiennes dans une salle pleine, les points de la Colombie. J'ai même du signaler à un monsieur installé derrière moi que, non, on ne traite pas un joueur de "merde" lorsqu'il sort du terrain, ou bien on n'a rien compris au sport. Il était un peu penaud après, tant mieux. À la mi-temps, la mascotte est sortie et un jeu promotionnel a été proposé au public: des volontaires s'affrontaient au chrono sur un parcours technique de basket. J'ai été extrêmement impressionnée par un petit garçon de quatre ans qui a mis tous ses paniers, ainsi qu'un homme de 75 ans qui n'a pas non plus démérité!




Le tout fut donc une excellente expérience, que j'espère avoir la chance de reproduire à des Jeux Olympiques, pour apprécier la plus grande diversité de nationalités et de niveaux. Le nombre de personnes présentes m'a également plu, preuve que le sport permet, plus ou moins au vu de l'attitude des chiliens, de réunir les gens. 

Plein de bisous à tous, j'attends que les vidéos et photos se passent sur mon ordinateur pour les ajouter! Revenez les voir!

vendredi 14 mars 2014

Contre le sexisme, 2eme round

Aujourd'hui je suis sortie en jean, sandales plates et tee shirt style chemise. Rien d'extravagant qui serait un debut de justification médiocre. J'ai eu tout l'apres midi des commentaires, regards, parfois gentils et flatteurs mais souvent derangeants. Un homme qui me croise et me dit bonjour comme si j'etais une vieille amie alors que je ne le connais pas, un taxi qui klaxonne, un vendeur de legumes qui me demande: es tu diabetique? Parce que t'as un regard trop sucré! J'ai meme eu un abruti qui a passe sa tete par la fenetre d une voiture pour m'adresser un ridiculue aboiement style loup sous la lune. 
C'est dramatiquement triste, j'en ris et je m'en énerve. 

Être volontaire aux Juegos Suramericanos! - Le Pentathlon moderne

Bonsoir tout le monde,

Vous voyez que je vous gâte, vous avez le droit à un deuxième article! Reprenons donc.

Début des épreuves, et déjà le premier jour, je n'entends pas mon réveil. Panique à bord, je saute littéralement dans mon uniforme et suis obligée de partir en taxi. Bien entendu il n'y a eu aucune conséquence, car les chiliens ne sont pas vraiment strictes sur les horaires, donc vingt minutes de retard, c'est finalement être à l'heure. Surtout lorsque personne ne sait réellement ce que tu es censée faire. La seule information que j'avais était que je devais m'occuper des VIP (Note pour Chloé et Papa: les VIP'pass - vieilles pipas). 

La première épreuve était l'escrime, mais j'ai été envoyée au stand d'informations à l'entrée de l'école militaire. Personne n'est venu, à part les nombreux volontaires inoccupés qui venaient rire avec nous. Le peu de public qui avait réussi à se réveiller pour venir supporter les athlètes à 9h du matin avait l'air de savoir où il allait. Seules deux brésiliennes entièrement vêtues de perruques, tee-shirts, écharpes et pantalon jaunes et verts sont venues demander leur chemin. J'ai été très fière de pouvoir utiliser mon portugais!

Plus tard, une coordinatrice est venue me chercher en courant, car des VIPs étaient arrivés. Ils étaient dans le public d'escrime et je devais aller me présenter. Elle m'a également appris que j'avais une coéquipière, ce qui m'a au début rassurée. Je me suis faufilée dans le public, reconnaissant immédiatement "mes" VIPs. C'étaient les seuls en costume cravate. Il y avait un allemand, vice-président de la fédération internationale de pentathlon moderne, le président de la fédération chilienne, celui de l'Uruguay et celui du Brésil. Le chilien m'a directement envoyé chercher de l'eau et a voulu savoir s'ils avaient un déjeuner de prévu. Ma coéquipière, pas plus au courant que moi, n'a pas bougé. Je suis donc partie chercher l'eau, puis je l'ai emmenée avec moi à la zone VIP, à l'autre bout de l'école militaire, là où se dérouleraient les épreuves d'équitation et la combinée. Nous y avons fait la connaissance de Alexandra, d'une entreprise de catering extérieure, qui avait déjà installé tout un buffet. Rassurée sur le fait que nous n'avions pas à nous en charger, je suis retournée en informer mes VIPs. Ils étaient déjà installés sous les petites tentes qui bordaient la piscine extérieure où avait lieu la deuxième épreuve. Sauf que j'ai vite remarqué que la tente VIP était de l'autre côté de la piscine. Pas moyen de les faire bouger de là où ils s'étaient assis, les volontaires d'infrastructure ont donc du échanger quelques panneaux pour corriger le tir. 

Le premier jour étant l'épreuve féminine, j'ai pu voir les courses des nageuses. Le niveau était franchement bas, surtout pour ces pauvres péruviennes qui allaient souffrir tout le week-end. D'ailleurs, la différence de niveau était extrêmement frappante, entre la brésilienne qui domina toutes les épreuves, qui est d'ailleurs deuxième mondiale, et les autres. Après les courses, je suis partie en voiture avec quelques VIPs à la zone VIP tandis que d'autres s'y rendaient en marchant. Ne vous y méprenez pas, c'était deux minutes à pied, dans la même école. Après avoir informé le chauffeur de l'heure à laquelle il devait venir les récupérer, je suis montée avec eux au Club-House rebaptisé zone VIP. Ma coéquipière est arrivée avec les marcheurs, complètement cuits par le soleil et trempés de sueur. La localisation était parfaite pour suivre les deux épreuves suivantes; à l'ombre et en hauteur.  


Dans l'après-midi, durant l'équitation, il n'y avait pas grand chose à faire. Les volontaires d'alimentation s'étaient complètement plantés, et certains sportifs, plus quelques volontaires, dont moi, se sont retrouvés sans déjeuners. Moi, sans déjeuner, imaginez à quel point j'étais enragée. Mais je suis restée calme. Les VIPs qui se fatiguaient des conversations de VIPs venaient me parler, car ma coéquipière ne parlait pas un mot d'anglais. Plusieurs m'ont félicité pour mes études de sciences politiques, me disant que heureusement que je ne faisais pas du droit, "car le monde serait meilleur sans avocats", ce avec quoi je ne suis pas vraiment d'accord. A part parler ou me taire selon leurs désirs ou aller leur chercher les feuilles de résultats et le classement provisoire, ce premier après-midi n'était pas très actif. D'autant plus que ma coéquipière avait l'attitude d'un poisson mort. Si je lui faisais signe qu'il manquait une chaise, elle me regardait avec un grand sourire jusqu'à ce que j'aille moi la chercher. Lorsque je lui ai proposé que l'on aide la fille du buffet, débordée par l'arrivée d'autres VIPs, elle a acquiescé avec un sourire et n'a pas bougé tandis que je proposais et servais des dizaines de cafés. Au final, j'ai reçu dans la soirée un message d'elle; elle s'était tordu la cheville dans l'escalier. Ah bah mince, quel dommage, et puis vraiment, pas de chance... Ce véritable poisson mort était d'ailleurs, pour l'humour, en train d'étudier (je ne sais pas vraiment si ce sont des études) pour être personal trainer (en anglais, traduit ce serait moins cool!). 

Après les multiples chutes en équitation, je n'en avais jamais vu autant en compétition, mais les pauvres, ils jetaient sur des chevaux des femmes n'ayant apparemment jamais approché un cheval, nous sommes passés à l'ultime épreuve. Quatre kilomètres de course, ponctués par quatre sessions de tirs. Tandis que les athlètes se préparaient, la zone VIP se faisait envahir. Il n'y avait plus seulement les présidents de fédération, ou les représentants des comités. Voilà qu'arrivaient les familles des sportives chiliennes, puisque la maman d'une était la femme du président d'on ne sait trop quoi, et que le cousin de l'autre était capitaine militaire, et que le frère de la troisième travaillait avec la femme du Président de la fédération. Ou quelque chose du genre, je n'ai pas retenu. Tout à coup, me voilà entourée de ce beau monde qui rit en se cachant les dents, d'une femme affreuse refaite de partout qui ne pouvait même pas parler à cause du botox dans ses lèvres, des vieillards avachis dans les canapés mais qu'il ne faut pas approcher sous peine qu'ils vous envoient la cavalerie. Et ça parlait du dîner de la semaine passée, et ça demandait du champagne (nous proposions eau plate ou Gatorade, une boisson pour sportifs). Je ne me croyais plus du tout au Chili. Les talons hauts frappaient le sol, les mini-jupes et les robes moulaient des corps faussement rajeunis. La chef générale de l'enceinte est venue nous signaler que toutes ces personnes ne devaient pas entrer, car elles n'avaient pas de pass, mais elle s'est vite rendue compte qu'il était impossible de leur dire quoique ce soit. 


La course s'est déroulée sous les OH AH et simulation d'évanouissement à chaque rebondissement des mères des trois athlètes chiliennes. Je suis rentrée fatiguée, et déçue, car si les épreuves m'avaient plu, je me rendais compte que le pentathlon reste un sport des très riches et pour les très riches, et que la direction des sports n'est qu'une mafia comme une autre. J'ai même cru entendre le chef du dopping demander au président de la fédération s'il fallait vraiment qu'il contrôle les chiliennes...

Le deuxième jour, tous les téléphones portables réglés en automatique pour l'heure ont changé d'heure, problème causé depuis que le gouvernement a décidé de ne pas se caler sur le changement d'heure officiel. Beaucoup de volontaires sont donc arrivés extrêmement en retard, et moi un petit peu car je ne savais pas que le dimanche le métro n'ouvrait qu'à 8h. C'est vrai que je n'ai jamais eu à le prendre à 7h20 un dimanche, et que j'avais complètement oublié le jour. En arrivant, on m'a donc assignée comme assistante d'un juge d'escrime. J'étais responsable de noter les points des matchs sur l'une des pistes, et d'ensuite demander les signatures des athlètes. J'étais donc cette fois aux premières loges. Mine de rien, ce travail relativement simple était fatigant, car il fallait être très attentive et concentrée, alors même que regarder de l'escrime exige de la concentration et fatigue donc beaucoup. Être aussi près des sportifs permet également de se rendre compte des différences matérielles entre eux. Certains avaient un équipement parfaitement ajusté à leur taille et des chaussures spéciales, tandis que d'autres nageaient dans leur tenue et portaient de simples basket. cela se répercutait dans l'attitude lorsque j'allais chercher une signature. Tandis que les brésiliens et venezueliens étaient parmi les plus gentils et chaleureux, je ne reconnaissais absolument pas le Chili dans ces athlètes hautains qui n'aimaient pas la hauteur à laquelle je leur présentais la feuille de match. J'ai tout de même adoré cette expérience, qui m'a beaucoup fait penser à mon amie Marie et à toute sa famille. 

Le reste de la journée a été intense. Il faisait très chaud, et si l'organisation de la répartition de bouteilles d'eau n'était pas la meilleure, une volontaire a été chargée de mettre de la crème solaire à toute l'équipe! J'ai du ensuite voler le van des sportifs pour amener les VIPs à la zone VIP car ils avaient trop chaud pour marcher, aller chercher un hamburger pour le fils du Président de la Fédération Chilienne de Pentathlon, aller acheter des bières car ces messieurs en voulaient, récupérer les scores et classements avant même que les juges les obtiennent... J'avais tout de même de plus en plus de mal à supporter mes VIPs, sauf un, l'allemand, qui adorait me raconter des histoires, car j'étais parmi les seules à bien parler anglais. Il m'a d'ailleurs offert un pin's à mettre sur les rubans de mon pass. Les volontaires de l'aire "Technologie" ont même du grimper dans un arbre pour y mettre un routeur supplémentaire car la vitesse de l'internet ne leur suffisait pas. Ils ne regardaient même pas les épreuves, trop occupés qu'ils étaient à me demander de les prendre en photo avec tel ou tel drapeau, ou bien en imitant les présidents qui se serrent la main. Ils me confiaient tous leurs iphones et ipad pour que je les photographient à la cérémonie de remise des médailles, sans se soucier de savoir qui avait gagné. 

Ce fut la même routine les trois jours, avec en plus la joie du démontage lors du dernier. J'ai réussi à voler une affiche "Baños de los deportistas" pour la coller à la maison, mais ce n'est pas vraiment du goût de mes petites bobos... 
L'équipe de volontaires m'a permis de faire de supers connaissances, de gens venus d'en-dehors de Santiago, de personnes d'horizons différents, et de mieux me rendre compte de ses différences trop grandes qui séparent les chiliens. Accents, attitude, expressions, c'est un monde qui sépare les "cuicos" de Santiago du reste du Chili. Cette expérience me laisse une motivation extraordinaire pour continuer à faire partie du monde du sport et des événements sportifs, mais également un gout amer quant aux personnes qui le manipulent. 

Au final, le volontariat dans un tel événement c'est beaucoup de temps, de patience, apprendre à prendre sur soi lorsque d'autres ne sont pas aussi engagés et motivés, savoir prendre des initiatives, profiter même lorsqu'on est debout depuis plus de dix heures (c'est vraiment long, je vous promets, je rêvais d'une chaise), avoir toujours le sourire, envoyer des messages avec les blagues sur les VIPs discrètement, savoir improviser, grimper dans des arbres, recoller des dossards au scotch, lutter pour avoir son déjeuner, manger des barres de céréales trois fois par jour, se sentir appartenir à une équipe. Ca a aussi été génial de me sentir si intimement proche d'un événement national. 

Bisous à tous!
à suivre: les épreuves que j'ai été voir comme public (gym, volley, basket), la rentrée. Et si vous avez de la chance et moi du temps, ce qui n'est pas dit: mon séjour à puente alto dans la famille de pato pendant mon changement d'appart, la Patagonie sous forme d'historie racontée à Luisa......


Être volontaire aux Juegos Suramericanos! - Derniers préparatifs et Cérémonie d'Ouverture

Bonsoir tout le monde,

Comme le suggéraient les photos, de jeudi à mardi, j'étais volontaire aux Juegos Suramericanos, les JO de l'Amérique du Sud. Après avoir été perdue dans le système, envoyée à gauche à droite virtuellement, on m'a finalement assignée au Pentathlon moderne, comme Assistante Protocole.

Les épreuves de déroulaient toutes dans un lieu plutôt inaccessible en temps normal, et que j'ai donc eu la chance de connaître; la fameuse école militaire. La relation du Chili avec les militaires et comme vous vous en doutez, houleuse selon certains, traditionnelle pour d'autres. L'école est extrêmement prisée par les classes sociales élevées. La scolarité est extrêmement chère, et doit se payer en une seule fois. Les étudiants y résident en pension complète. 



Lors des dernières formations, à quelques jours du début des épreuves, notre petit groupe de volontaires a pu se faufiler dans cette antre controversée du pouvoir, située en plein quartier "haut". J'ai ainsi découvert que les élèves de première année ne sont pas autorisés à marcher dans les allées ou couloirs: ils doivent constamment courir d'un lieu à l'autre, tout en s'arrêtant immédiatement pour saluer n'importe quel officier. Cela crée un mouvement assez ridicule dans l'école. Le bâtiment est austère, gris ou beige, je ne saurais décrire, et imposant. Les couloirs extérieurs sont de vrais dédales, mais en s'y perdant, par mégarde et involontairement bien entendu, on y découvre de petits trésors. Comme par exemple l'atelier du couturier officiel, où s'empilent des uniformes de toutes les couleurs, et où des boutons dorés attendent d'être glorieusement cousu à une veste. Les gants blancs immaculés sont accrochés dans tous les coins. Dans un minuscule patio se trouve une boutique, qui vend toute sortes d'articles de survie ou de montagnes. De véritables gadgets qui semblent devoir consoler ces futurs militaires en manque de terrain. 
Derrière ce semblant d'organisation parfaite, l'on ressent tout de même la signature chilienne. Des jeunes militaires qui s'attardent à discuter avec leur copine qui, par hasard sans doute, est volontaire. Un autre assigné à la surveillance qui se cache dans l'ombre d'un arbre tandis que ses camarades marchent en cercle, arme à la main, et chantent pour garder le rythme. Je devais surtout découvrir à quel point l'école militaire est le centre nerveux d'un petit monde très bien placé. 

Malgré la désorganisation apparente lors des formations, puisque nous sommes parfois venus et restés des heures pour rien, le jour de la cérémonie d'ouverture est arrivé. Le service au public de Pentathlon, auquel j'étais rattaché, était en charge d'une porte lors de la cérémonie ayant lieu dans le Stade National. Nous sommes arrivés très tôt, et déjà l'ambiance était électrique. Au partage des tâches, j'ai été désignée coupeuse de tickets, un rôle qui s'est avéré être plus surprenant que ce que je ne pensais. Avec Sara, ma nouvelle copine volontaire, chilienne un peu cliché des riches chiliens, qu'il faut s'imaginer comme des américains, nous en avons vu de toutes les couleurs! Tout d'abord un homme avec lunettes sombres, oreillette et costume noir, tout droit sorti de James Bond, qui s'est approché discrètement de moi, et m'a appelée; "Sécurité et assistance du Président", m'a-t-il dit en sortant de sa poche et en ouvrant un petit portefeuille noir contenant son badge. Le Président, à ce moment Piñera dans ses derniers jours, avait faim, et désirait un sandwich. L'homme de la sécurité voulait donc entrer voir les stands des couloirs du stade pour trouver le fameux sandwich. Je l'ai laissé passé, estimant son autorité plus haute que la mienne, mais il est revenu bredouille. Je lui ai tout de même signalé qu'un buffet attendait certainement le Président dans la zone VIP et qu'il ne devrait pas trop se préoccuper du sandwich. 
Lui ont succédé toute une série de personnes sans tickets, qui arrivent à huit avec grand-mère et enfants avec seulement trois tickets. "Mais vous n'allez pas séparer une famille quand même?". Il faut quand même du culot pour faire tout le trajet et venir jusqu'à la porte en comptant juste sur l'idée de faire craquer le volontaire chargé de l'entrée. Certains se sont débrouillés pour trouver une entrée, d'autres criaient au scandale jusqu'à ce qu'un coordinateur soit obligé de leur donner des entrées pour qu'ils arrêtent, d'autres encore sont passés par la force, à grand renfort de cris, de gestes menaçants et d'insultes. La présence de l'agent de sécurité à mes côtés, qui m'avait paru superflue au départ, m'a été finalement utile et surtout rassurante. 
Nous avons aussi eu le cas de familles qui arrivaient avec seulement les entrées pour les adultes, et lorsque nous leur demandions les tickets des enfants, s'énervaient car les contrôleurs de l'entrée principale leur avaient ôtés en disant que les enfants n'en avaient pas besoin. Faux, car seuls ceux de (plus ou moins, à la chilienne quoi...) moins de trois ans étaient dans ce cas. C'est ainsi que nous avons démantelé un réseau de corruption et trafic de tickets! Les gardes à l'entrée récupéraient ceux des enfants, pensant que nous les laisserions passer pour ne pas bloquer toutes ces familles, et les revendaient aux gens sans entrées qui attendaient dehors. 
Dernier cas que j'aimerais raconter, un couple qui avait sur ses tickets une localisation qu'aucun de nous ne connaissait. Après "Galeria Norte" Pacífico Norte" "Pacífico Bajo" "Coda Norte", et tout cela en version "Sur", que nous avions du apprendre par coeur, pour pouvoir diriger les gens, eux avaient un endroit méconnus de tous. Ils nous disaient avoir fait le tour du stade en cherchant, aiguisant notre pitié jusqu'à ce que je fasse appel à une coordinatrice pour les aider. Eux avaient effectivement des tickets. Pour la natation. La coordinatrice, un peu énervée, nous a collé les billets sous le nez, et un peu honteuses, nous avons envoyé le couple jouant les innocents à la chucha comme on dit ici.

La cérémonie était plutôt bien, sauf qu'ils n'avaient prévu qu'une chanson en boucle pour le défilé des délégations, qui a failli nous rendre fous. Je retiendrais surtout le magnifique feu d'artifice! Détail étrange pour moi, mais révélateur de tout ce que vous lirais sur le reste de mon volontariat, la cérémonie s'est ouverte sur un défilé des orchestres des gendarmes, de la marine et de l'armée de terre. Ils ont ensuite interprété l'hymne national, que tous ont entonné en coeur. Une vieille dame me regardait de travers car je ne chantais pas, j'ai eu envie d'aller lui dire que je n'étais pas chilienne, et puis que quand bien même, c'était mon droit de ne pas chanter. Mais les chiliens sont vraiment très patriotiques. 




Je n'ai jamais autant dit "Bonsoir, bonne nuit, merci beaucoup, bonsoir, merci, j’espère que vous avez aimé!", mais quelle fierté de voir ces enfants admiratifs des volontaires qui demandent timidement s'ils peuvent prendre une photo avec nous! 

Je suis rentrée avec Pato, Hugo et Nico, à qui j'avais réussi à trouver des entrées, déjà fatiguées et un peu inquiète pour le début des épreuves le lendemain car je ne connaissais toujours pas en quoi consistait mon rôle!

Je vous embrasse

jeudi 6 mars 2014

Enfin!

J'ai vecu et survecu a une secousse! La frousse!!!! 
Bisous

Edito: nous recevons des sms de gens au dehors de Santiago qui demandent si on va bien. 

Edito 2: magnetude 6!

Edito 3: hugo n'est pas content car son installation meticuleuse d'un projecteur est a refaire.

lundi 3 mars 2014

Lettre ouverte à ma petite soeur

Luisa,

Je ne sais pas à quel âge tu pourras comprendre toute cette lettre, mais elle est finalement si simplement complexe qu’il faut que je te l’écrive dès à présent.

Je ressens depuis peu le besoin de te transmettre une idée, très simple, mais qui pourrait bien te servir toute ta vie. La femme n’existe pas. Le sexe féminin existe, mais ne crois pas ce modèle qui se veut universel de ce qu'est une femme . 

Cela va te paraître simpliste, voire faux, mais tu sais, il n’y a pas tant de différences entre les hommes et les femmes. En tout cas moins que ce que l’on veut te faire croire. Oublie toutes celles que l’on te montre constamment, dans la publicité, les livres, les relations entre les personnes.

L’autre jour, une amie s’est coupé les cheveux très courts. Je l’ai trouvée magnifique, sensuelle, terriblement sexy. Nous avons discuté de la symbolique de ce geste. Oui Luisa, se couper les cheveux pour une femme est un acte. Symbolique, social, politique, personnel, choisis le mot que tu préfères, mais c’est un acte, comme un événement ponctuel fort et lourd en sens. Et c’est absurde.

Les filles peuvent avoir les cheveux courts, et les hommes les cheveux longs. Tu peux mettre des tennis et porter des teeshirts Spiderman à l’école. Un homme peut profiter de l’été en jupe et une femme se couvrir en hiver avec une doudoune. Mais surtout, un homme sait pleurer, et une femme être un leader. Certains hommes ne savent pas bricoler, je pense que tu le sais déjà, et certaines femmes n’aiment pas la cuisine. Rien de tout cela ne devrait être un drame, rien ne devrait avoir d’importance.

Rien de tout cela ne devrait avoir à être écrit encore une fois.

Luisa, ne crois surtout pas que tu es antiféministe quand tu joues au prince avec tes poupées. Pas plus que si tu rêves d’une robe de princesse à ton mariage. Mais révolte-toi contre les rubriques « femmes » qui apparaissent un peu partout et ne te parle que d’un corps qui n’a pas à ressembler au tien.

Luisa, ne sois pas une femme. Il y en a déjà trop dans le monde. Sois qui tu veux être, sois toi-même. Ne sois pas juste une femme. Il y a bien plus à créer qu'un genre dans une personnalité. 

Sois jolie, charmante, svelte, calme souriante, sexy, aimable, bonne danseuse, à la mode, parce que tu veux l’être et non parce que d’autres te le suggèrent. Sois colérique, forte, courageuse, drôle, sans tenter d’attribuer ces mots à un sexe ou l’autre. Embrasse des hommes, caresse le sexe d’une femme, mords dans les vies et la tienne sans te préoccuper de tant de catégories.

Je ne te dirais pas d’être fière d’être une femme, tu n’as rien fait pour et ça n’a rien d’extraordinaire. Sois fière d’être humaine. D’être un Homme avec ce grand « H » qui change si peu et tant à la fois.

Ne te laisse jamais faire par ces images dont on t’asperge. Place-toi au-dessus d’elles. Sors en le meilleur et jette le reste. Tu n’as aucun modèle à suivre, sauf celui que tu te construiras. Sois qui tu es, et surtout qui tu veux.

Je t'aime.


dimanche 2 mars 2014

Un violon dans le salon


Bonjour tout le monde,
Récemment, j'ai revu avec Pato "Intouchables". On a beaucoup rit, et il m'a impréssionnée par sa compréhension du français (bien sûr il y avait des sous titres en espagnol, mais il associait les mots, comprenait certaines phrases...). Tout cela pour dire, que lors de la scène de l'anniversaire, en voyant le concert dans le salon parisien du personnage, nous nous sommes dit que jamais ça nous arriverait.
Et bien si! Hier, dans notre salon, nous avons hebergé un evennement, qui avait pour but de promouvoir et récolter de l'argent pour le projet de mes colocs, dont je vous parlerais plus tard. 
Nous avons commencé la soirée par un concert de jazz gitan, puis c'est mon ami Hugo qui etait DJ. 
Ambiance archi bobo donc, mais très amusante. Nous avons littéralement dansé toute la nuit!


Je suis tellement techonologique que j'ai une app pour ecrire ce blog sur mon telephone! Seul probleme, je ne peux pas mettre les videos, donc vous les aurez un peu plus tard!
Bisous