dimanche 1 septembre 2013

La couleur de l'eau gazeuse

Je dois de nouveau m'excuser pour ce cruel manque de nouvelles. Deux raisons pour cela. Tout d'abord j'ai eu plus d'occasions de skyper (inventons un nouveau verbe, c'est la mode) avec certains d'entre vous chers lecteurs. La semaine a été aussi plus mouvementée, car j'ai eu mes premiers contrôles à l'université, ce qui m'a demandé beaucoup de travail, notamment pour rattraper les lectures des premiers cours qu'en bonne sciences pote je n'avais pas lues. 

Quelques nouvelles en vrac donc, c'est comme ça qu'on les déguste le mieux.

Comme d'habitude, le culinaire avant tout! J'ai goûté les sopaipillas, qui se vendent un peu partout dans la rue auprès des marchands ambulants. Coûtant entre 100 et 130 pesos une, elles servent de once (le goûter-dîner léger des chiliens), ou de déjeuner rapide. Ce sont des disques de pâte plongés dans l'huile bouillante: rien de bien sain. Mais le goût est excellent, entre le croustillant et le fondant à l'intérieur. On les recouvre de sauce rouge ou verte (il y a toujours débat sur laquelle est la plus piquante), de ketchup ou de mayonnaise, de guacamole épicé... Libre à vous de concocter votre recette! Á ne pas manger tous les jours, mais en sortant du troisième cours de natation de la semaine, c'est plutôt réconfortant. 

Et pourquoi pas les accompagner d'une bière au jus de citron? C'est délicieux, et ça allège le côté parfois pesant de la bière. Attention chers lecteurs belges, le mélange peut choquer. 

En en venant aux boissons, les chiliens ont mis en place un piège international, d'où découle le titre. Si je vous donne une bouteille avec une étiquette rouge, et une identique avec une étiquette bleue, et vous demande laquelle est la gazeuse, vous choisirez certainement la rouge, car ainsi sont-elles en Europe. Préparez-vous à être surpris ici en buvant, les couleurs sont inversées! Une eau gazeuse dans une bouteille bleue me perturbe toujours autant, une semaine après ma découverte: les gènes chauvins italiens peut-être.

Venons-en à ces fameux cours. Chaque professeur doit choisir un étudiant comme ayudante, c'est-à-dire comme assistant de son cours. Ce sont généralement des élèves qui ont pris le cours le semestre précédant et l'ont extrêmement bien réussi. Leur tâche dépend du professeur, mais bien souvent ce sont eux qui préparent et corrigent les contrôles, organisent les ayudantías, cours de préparation pour les contrôles, et photocopient les centaines de pages que nous devons lire. Je trouve ce rôle assez intéressant, et certainement enrichissant. Nous n'élisons que des délégués de classe, qui servent à repousser le contrôle et trouver des créneaux pour rattraper les cours manqués par le professeur. Les ayudantes participent de tout cet aspect plus convivial des cours ici. On en vient souvent à tutoyer le professeur, qui demande comment on s'adapte à la vie chilienne, et fait des blagues quand il sent qu'il perd l'attention de la classe. La participation en cours est en général assez importante, les élèves aiment donner leur point de vue, ou reformuler ce que vient de dire le professeur, méthode internationalement connue pour gagner facilement des points dans sa note de participation. Les connaissances de certains étudiants me surprennent, notamment dans le domaine de l'histoire politique, au Chili comme en Europe. Néanmoins, il reste certaines lacunes parfois aberrantes pour un étudiant de sciences politiques, et celles-ci concernent plus généralement les organisations internationales. Peut-être les relations internationales sont-elles moins étudiées, ou abordées seulement dans les dernières années. 

La vie à Santiago est dans l'ensemble extrêmement agréable. Pensez qu'ici, dans le métro du lundi matin, qui vous extrait doucement de votre merveilleux week-end pour vous ramener à la réalité, une voix qui n'est pas pré-enregistrée, ou alors elle change tous les jours, vous souhaite une bonne journée et un excellent début de semaine. Comment ne pas se lancer du bon pied avec ces encouragements? 

Sur un tout autre sujet, récemment une amie qui s'était fâchée avec son copain resté en Europe, m'expliquait qu'il l'accusait d'avoir changé depuis son arrivée. Elle trouvait cela absurde, et j'ai totalement approuvé pour la réconforter. J'y repensais récemment, et me disais que c'est totalement faux. Bien sûr que l'on change, même en un mois, lorsque le contexte dans lequel on évolue change aussi, que ce soit le temps ou le lieu. On se jure toujours de rester soi-même, d'avoir des principes qui nous suivront toutes notre vie, mais je crois qu'il est aussi nécessaire, et en tout cas amusant et confortable, de se laisser changer un peu. Je pense qu'il est tout à fait possible de rester soi-même en ne se laissant pas influencer par d'autres personnes, mais qu'on change obligatoirement, et beaucoup, par ce que le contexte ou les personnes nous inspire. Comment découvrir et apprendre si on reste hermétique à tout ce qu'il se passe? 

Dernier point, je commence à réfléchir à mon voyage de cet "été" pour moi. Ma colocataire a fait le nord du Chili, puis est montée jusqu'au Venezuela par étapes en 10 semaines. J'y pense beaucoup, mais ça me ferait louper le Brésil. À voir donc!

Je vous embrasse tous très fort. 

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