lundi 26 août 2013

La nourriture de l'âme et du corps

De moins en moins d'articles sur ce blog, je m'en excuse!
J'y pense puis j'oublie.

Cette semaine, comme vous avez pu le lire, reprise intensive du sport, bien équilibrée entre la natation et le rugby. 

Mais c'est surtout les cours qui commencent à me prendre plus de temps. Difficilement, je me remets dans le bain des études supérieures. La fin du mois d'août est pourtant généralement consacrée à profiter des derniers jours des vacances, et je crois que c'est ce qui m'empêche de travailler aussi efficacement que je le voudrais. Les étudiants chiliens sont en comparaison, très studieux (il me semble en tout cas). Même les étudiants issus de familles très aisées ont une forte conscience de l'importance des études. Les jeunes comprennent qu'étudier, qui plus est dans une excellente université, est une chance. Ils font au mieux, que ce soit pour s'assurer un meilleur avenir ou pour être à la hauteur des dépenses en frais de scolarité de leurs parents. Si il y a bien entendu des étudiants appliqués en France, il me semble tout de même que cette forte croyance dans les études et leur apport n'est plus aussi développée. Bien entendu, c'est un avis personnel, qui changerait certainement dans d'autres milieux sociaux. C'est justement ce qui est intéressant: qu'ici même les personnes très aisées étudient religieusement. Il y a il me semble un manque de confiance généralisé en le système politique, social, en l'avenir en général. 

Sur un autre plan plus léger (à part pour mon estomac), j'ai participé à un véritable asado (barbecue) chilien. Celui sur la terrasse n'ayant, sauf la vue, absolument pas le même niveau. Le rendez-vous étant à 13h, on déjeune bien entendu vers 16h. Le temps que tout le monde arrive et que les braises prennent. Le petit patio de notre immeuble s'est rempli en quelques heures de personnes, de boissons et de viande. Celle-ci se mange beaucoup plus cuite qu'en France, ce qui énerve forcément les quelques français présents. La quantité de sel que le responsable de la parilla (la grille du barbecue) verse sur la viande grillée est également assez impressionnante: il fallu ouvrir un deuxième pot. Le résultat est tout de même délicieux! On déguste la viande découpée en petits morceaux avec les doigts, où des chorripanes (c'est à dire du pain avec une saucisse, auquel vous ajoutez à votre convenance de l'avocat, des oignons et surtout leur chère et tendre mayonnaise!). C'est vers 21h que sont arrivés d'autres amis, avec une toute nouvelle réserve de viande, et le barbecue du midi est devenu barbecue du dîner! 

Hier, j'ai été avec une de mes coloc' et des amis à elle à un énorme concert. L'ambiance était excellente, surtout lorsque les deux groupes qui jouaient ce soir là se sont mis à jouer ensemble. Tout le monde danse, et beaucoup ne regardent même pas vers la scène: c'est la fête qui compte!

Aujourd'hui, ma coloc finlandaise ayant des envies de sushis, j'ai pu découvrir les sushis chiliens. Bien entendu, l'ingrédient qui les change de nationalité est (devinez!) l'avocat. On savoure ces sushis de saumon - avocat, ou les gyozas qui selon le cuisinier ne sont que des empanadas version asiatique, autant pour leur goût que pour leur bas prix!

Toujours dans le thème des expériences culinaires (vous me connaissez, non?), le dueño de l'appartement m'a emmenée goûter les gâteaux chiliens dans une boulangerie toute proche. Nous avons été à plusieurs, et avons goûté les versions chiliennes du cheese-cake, de l'appel-strudel et de la tarte au citron meringuée (il y en a partout, j'en connais qui seront ravies...), mais aussi le gâteau de pancakes à la fraise. Les gâteaux sont énormes, et les parts servies également, heureusement (même ma gourmandise l'avoue) que nous avons partagé! Bilan: la tarte au citron a cinq fois plus de "meringue" que de crème de citron, mais le reste est délicieux!

Nous avons revus Django (de Tarantino) ce soir, tout le monde a aimé, sauf la finlandaise, qui n'ayant jamais vu d'autres films de Tarantino, était un peu surprise et déstabilisée. 

1h24, un dimanche soir, je retourne étudier pour mon premier contrôle de demain. 

Juste avant de m'y remettre, ces quelques semaines de cours m'ont déjà remplie de doutes quand aux études. La science politique, bien que les intitulés des cours aient toujours l'air passionnants, ne cessent de me décevoir. Les auteurs, les textes, les professeurs, tout me semble tourner en rond. L'approche, qui se veut théorique pour ne pas être confondue avec la politique (de comptoir, n'est-ce pas chers lecteurs?), finit par perdre son intérêt quand elle est enseignée par des professeurs qui ne sont jamais sortis de leur bibliothèque. Un point pour la UC (et un en moins pour Sciences Po): les professeurs sont plus souvent des professionnels, et non des universitaires. Certains travaillent comme experts ou observateurs pour l'ONU ou le gouvernement chilien. Ceux-ci parlent plus souvent de quand nous aurons à trouver du travail, de compétences réelles à acquérir. Néanmoins, je l'avais compris et également discuté avec une amie ici, il manque aux études de sciences politiques l'enseignement de ces compétences. Il nous manque par exemple des connaissances juridiques, qui légitimerait et rendraient beaucoup plus efficaces et utiles un emploi dans un cadre international. On apprend à penser, c'est ce qu'on nous répète, et ce que nous nous répétons, continuellement. L'apprentissage reste limité et un peu long. Surtout si l'on a, comme moi, un master encore assez flou en perspective. Est-ce que nous nous ennuyons trop vite? Est-ce qu'il faut, comme toujours, attendre la suite car celle-ci sera supposément plus intéressante? Je réalise en tout cas la faiblesse du système français (et en tout cas celui de Sciences Po): si c'est un parcours prisé en France, qui a fait ses preuves, il est complètement irrelevant (non pertinent?) dans le reste du monde. Nous ne connaissons rien à fond, beaucoup en superficie: certes c'est une ouverture d'esprit exceptionnelle. Mais je ne suis finalement pas certaine que ce soit le plus satisfaisant quand il s'agit d'étudier toute une nuit pour un examen, ou pour simplement se creuser les méninge. Nous autres intellos, nous étudions pour savoir, pour apprendre. Et non pas pour ne lire que la première de couverture du livre. Si cette formation se révélera sur le long terme, je le crois, pertinente et enrichissante, elle est décevante du point de vue des études même. Pour en revenir à cette troisième année, je regrette finalement de ne pas avoir choisi de faire un stage. Déception, doute et remise en question: la dernière réplique de la crise d'adolescence à la vingtaine?

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