jeudi 10 avril 2014

Festival de Cine de Montaña Lo Valdès

Bonjour tout le monde !

Ce week-end, nous sommes partis avec Pato au Festival de Cine de Montaña,  à Lo Valdés, assez loin dans le Cajón del Maipo.


C'est Pato qui a fait l'affiche, et elle etait meme a ma salle d'escalade! Pendant le festival, elle encadrait l'écran, version toile de 2 metres sur 1! Super fière...



Le festival était organisé par deux très bons amis de Pato, que j’avais déjà rencontré lors d’un Encuentro de Montaña en novembre passé. Tous ses amis avec lesquels nous allons camper ou escalader étaient là aussi. L’endroit étant un peu accessible sans voiture, nous avons du prendre plusieurs moyens de transport. Ainsi, après le métro, nous avons pris une micro (bus), pour aller le plus loin possible dans le Cajón.
Le chauffeur était complètement fou, il redémarrait de ses arrêts avec les portes ouvertes, dès que les passagers posaient un pied sur les marches. Le mini bus c’est rapidement rempli, car en plus de nos sacs à dos bien remplis de provisions et des tentes, beaucoup de personnes se rendaient à une « Feria de las pulgas », c’est-à-dire le marché aux puces, qui se tenaient sur la route vers le Cajón. Plusieurs fois nous avons du crier pour que le chauffeur s’arrête, pour que puissent remonter des passagers qui étaient descendus pour laisser monter ou descendre d’autres personnes, pour des mamies dont le caddie restait sur le trottoir…
Malgré cela, nous sommes arrivés bien vivants jusqu’à San Alfonso, où nous sommes descendus pour faire du stop. Comme personne ne passait, nous avons du négocier avec un colectivo (taxi avec un trajet fixe) pour qu’il nous emmène dans les montagnes. Après quelques débats sur le prix, le chauffeur a accepté de nous emmener jusqu’au festival. J’ai dormi pendant toute l’heure de trajet malgré les secousses dues au chemin en cailloux, aux rivières et aux virages.

Lorsque nous sommes arrivés, le festival était déjà bien lancé. Après avoir installé la tente, et retrouvé les amis de Pato, celui-ci est parti prendre des photos des évènements, et je suis partie faire le tour des activités proposées. Il y avait environ 350 personnes, et des tentes colorées étaient plantées un peu partout, ce qui donnait un ton très festif à ce champ normalement habité par des vaches, au vu des sympathiques petites bouses réparties un peu partout. J’ai commencé par m’entraîner à la slackline, cette ligne accrochée entre deux points fixes, mesurant environ sept mètres, à un mètre du sol, sur laquelle il faut marcher en équilibre. J’ai vite vu que je n’avais bien évidemment pas progressé pendant tout ce temps sans entraînement, et entre deux pas vacillants, j’ai surtout discuté avec les autres personnes de l’activité. Un peu plus tard a été lancé le cours de yoga de plein air. Je n’étais pas très motivée mais étant donné que mon homme était toujours occupé avec sa caméra, j’ai sorti mon petit tapis et suivi les fous de la souplesse et de la respiration dans le pré. La prof a commencé à se torde dans tous les sens, annonçant les positions avec des noms indiens impossibles à retenir. Tout en tentant de me concentrer, je jetais un coup d’œil sur mes voisins (le fameux clin d’œil auxiliaire de pépé) pour comprendre ce qu’il fallait faire. C’était un yoga plutôt dynamique, répétitif et qui ne m’a pas spécialement détendue. Mais bon, comme la prof te remercie en disant « Namasté » à la fin du cours, je me suis sentie tout de même comme une pro.

Après une pause de quelques heures pour dîner et déguster la bière locale, la projection de films et documentaires de montagne a commencé. J’étais au premier rang avec un ami de Pato, qui était chargé du son de la projection. Les films étaient un peu décevants, car beaucoup n’avaient pas de fils conducteurs. Il y en avait trois types. Le premier correspond aux films professionnels, sponsorisés par de grandes marques, où s’enchaînent les sauts et descentes incroyables de snowboarders américains professionnels, du Népal au Canada. Souvent très longs et sans arguments, ils ne sont pas extrêmement passionnants. Viennent ensuite les films amateurs qui ressemblent à un album photo de vacances animées. On y voit un groupe d’amis qui, s’étant fixé un objectif, tente d’escalader une montagne, ou de la descendre, et nous montre leurs délires. Pareil, c’est un peu long et pas franchement fou. Dernièrement, nous avons eu droit aux films déprimants, surtout lorsque la majorité du public réalise ces activités de montagne ; le film en hommage à une personne décédée. Il faut écouter tous les compliments sur la personne, le récit et les images tragiques de l’endroit de l’accident, voir les images de la personne avec une musique joyeuse qui se veut un rappel de son caractère. Malgré cela, la plupart des documentaires étaient d’une qualité incroyable au niveau visuel, et inspirant. C’est, quelle surprise, le film chilien tourné vers Atacama par des grimpeurs qui a gagné le prix du public.

Suite à la projection, des DJ ont mis de la musique, et c’était très drôle de voir tout le monde danser en chaussures de marche, polaire et doudoune ! Les plus sportifs n’ont pas trop tardé à aller se coucher, tandis que ceux qui étaient plutôt là pour faire la fête entre amis refusaient catégoriquement de les imiter. Il a fallu couper la lumière, le son, et ils continuaient encore à chanter eux-mêmes pour poursuivre la fête. C’est finalement assez tard, après s’être à moitié endormis au coin du feu de camp géant, que nous sommes allés nous coucher.
Le lendemain, nous avons commencé la journée avec un cours de yoga en duo. Je l’ai fait avec Pato, et c’était bien mieux que la veille. L’idée d’utiliser le corps de l’autre personne pour s’étirer fonctionne très bien, et on rigole lorsque l’équilibre s’effondre et qu’on se retrouve les deux dans l’herbe.

Comme déjeuner, nous avons craqué pour les empanadas que tout le monde ramenait du gîte de montagne appartenant aux parents d’un des organisateurs du festival. Pendant que nous attendions que nos empanadas aux blettes et fromage de chèvre (délicieuses) cuisent, un homme assez âgé s’est approché de moi. Il s’agissait du grand-père de l’organisateur, que Pato connaissait de vu. Nous lui avons donc tous serré la main. Quand vint mon tour, impossible de récupérer ma main, qu’il gardait fermement dans la sienne. Un peu étonnée, j’ai vu qu’il me regardait avec ses deux petits yeux perdus entre les rides. Ces premiers mots furent pour me demander si j’étais brésilienne. J’ai rigolé, dis que c’était un joli compliment mais que j’étais franco-italienne. Il m’a répondu que ça restait un mélange très intéressant. Il a ensuite demandé à Pato s’il était mon frère, et lorsque celui-ci lui a rétorqué qu’il était mon copain, le vieux m’a immédiatement dit de ne pas salir mon image en traînant avec « ces gars-là » (qui sont tout de même les meilleurs amis de son fils). Bref j’ai eu un bon fou rire, auquel il a coupé court en insistant sur le fait que de toute façon la beauté n’était que passagère, et que j’allais finir ridée et moche comme lui. J’aurais voulu lui dire que je ne trouvais pas moche les personnes âgées avec les jolies rides du sourire, mais il avait déjà disparu. Rencontre énigmatique !

Nous avons passé la suite de l’après-midi à donner un coup de main pour ranger, et à discuter un soleil. Comme nous n’avions pas de voiture, Pato et moi sommes partis pas trop tard, faire du stop pour redescendre la montagne. Une famille qui revenait du trek menant au glacier nous a pris dans le coffre, et nous a gentiment laissé dormir, nous réveillant que pour nous déposer à un métro très pratique !

Voilà pour ce chouette week-end de montagne, les photos sont à venir, notamment celle de l’affiche faite par Pato, des cours de yoga, et de mes pieds sur la slackline (que j’ai d’ailleurs réussi à marcher en entier le dimanche ! EXPLOIT !!!!!)

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