lundi 24 mars 2014

Les vendeurs du métro

Bonjour tout le monde,

Les lundi et mercredi, je rentre de cours vers 18h45, soit de très peu juste avant l'heure de pointe du métro. Les métros sont pratiquement universels par leur folie. Il ne faut pas être très sain pour qu'on aille tous s'enterrer sous la terre avant l'heure, et que nous circulions dans des kilomètres de tunnels à l'intérieur de longs tubes à roulettes. Forcément, les comportements humains sont légèrement modifiés, d'où les bons étudiants qui se croient chanteurs de rap rebelles pour une station, les vieux qui ressuscitent pour la massacrer toute la culture chantée du Chili, et les vendeurs bizarroïdes de la sortie des stations.
J'avais vu à Paris les vendeurs de fruits et légumes de Portes de Vincennes, mais je crois que Santiago gagne la palme d'or des meilleures ou pires idées. 
Il y a les vendeuses d'écouteurs, de piles et de chaussettes de la station USACH, qui, contrairement à la station Estación Central, permet de prendre un bus à la Estación Central. Si vous avez encore un Walkman, vous pourrez donc vous approvisionner en piles, ouf! Et si vous avez oublié vos bas de contentions pour les douze heures de bus que vous vous préparez à affronter, vous pourrez toujours miser sur leurs chaussettes. 
Dans le genre Pic esprit pratique, je souhaiterais souligner le travail des vendeurs de glaces à l'eau. Ils évitent tout juste l'heure de pointe, sûrement pour ne pas créer un drame style Pik la panique, mais vous rafraîchissent vers midi, lorsque les flemmards commencent les cours, et que le soleil qui tape sur les vitres de la ligne aérienne les réveillent trop vite. 
Aujourd'hui j'ai également acheté mon pain à un vendeur exceptionnel. Déguisé, ou réellement habillé, en un genre de shaman ou prêtre hindou, avec un trait jaune peint sur le nez, des sandales enfilées par-dessus des chaussettes et un genre de sari décoloré, il proposait du pain aux céréales. "À garder au réfrigérateur!" m'a-t-il crier quand je me suis éloignée, avec une voix qui semblait être celle d'un dieu omnipotent me donnant un ordre. (Cela me fait penser que je l'ai laissé sur le comptoir de la cuisine, j'éspère que la foudre ne va pas s'abattre sur moi). 
Pour terminer dans l'alimentation, dont je parle définitivement beaucoup, nous ne pouvons oublier cette communauté discrète, silencieuse, mais qui pourrait organiser un coup d'état tant ses adeptes sont nombreux, qui est celle des vendeurs de hamburgers à la viande de soja. C'est bizarrement très bon, surtout parce qu'ils rivalisent sur les sauces qui peuvent être parfois très élaborées. Si vous êtes surpris par le concept de la viande de soja, soyez rassurés, c'est normal, car c'est absurde. Si l'on décide d'être végétarien, pourquoi as-t-on besoin de manger quelque chose qui ressemble le plus possible à de la viande ou en a au moins l’appellation? Je dois avouer qu'avec mon Pato végétarien, je ne mange plus que ça (j'attends les bons rôtis à mon retour!). Il faut mettre ce genre de croquettes pour chien dans de l'eau, puis les cuire. C'est bizarrement bon, mais je ne veux surtout pas savoir ce qu'il y a dedans. Sûrement beaucoup de farine, de colorant, et peu de soja. 
J'ai gardé mon préféré pour la fin, Mr Kaleidoscopio. Oui oui, ce cher monsieur vend des kaléidoscopes, et contrairement à d'autres vendeurs, il se trouve toujours sur la même marche du même escalier de la même sortie de la même station de métro. Je n'ai jamais compris comment son business fonctionnait. Logiquement si je n'ai pas voulu du Kaléidoscope la première fois, pourquoi le voudrais-je à la deuxième? Et si j'en achète un, pourquoi irais-je en racheter un? Mes doutes se sont rapidement envolés, la clé du mystère est venue à moi. Il suffit qu'un hipster du quartier achète un kaléidoscope pour que tous ses amis en veuillent voyons! Voilà pourquoi nous avons maintenant quatre kaléidoscopes à la maison, et que nous avons pratiquement terminé de mettre au point une typographie de ces charmants objets. 

Je vous embrasse tous,
Anaïs

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