samedi 8 mai 2010

Bijou

Je fixais son corps. À nu devant moi. Elle. Moi. Et son collier. Cette longue et fine chaîne qui tombait en cascade sur ses épaules. Et qui me rappelait tant son histoire. Ou plutôt la notre. Les petits anneaux argentés s’épousaient l’un l’autre, unis à jamais, dans une suite infinie. Tout comme nous. Nos corps et nos esprits entrelacés. À mi chemin du collier, une fleur discrète s’entremêlait avec les anneaux. Me rappelant son jardin privé, son intimité qu’elle me permettait de partager un peu. Et tout au bout de cette chaîne qui ondulait sur sa peau, la petite montre gousset dont la couleur avait été ternie par le temps. Si petite, tremblante au creux de sa poitrine. Mais la minuscule montre n’était pas seule. Un petit animal en était le gardien. Le lézard de fer s’enroulait autour de la montre, comme pour empêcher quiconque de pénétrer à l’intérieur. Je m’identifiais à ce lézard, chargé de la protéger. Une fois j’ai ouvert cette montre, lorsqu’elle m’a offert son cœur. J’y ai trouvé le temps. Arrêté. Sûrement pour me rappeler qu’avec elle j’avais l’infini à vivre.

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