samedi 8 mai 2010

Il faudrait que je t'aime

Marcher droit, retenue par la douce étreinte de ta main. Mais avoir le regard ailleurs, les yeux qui détaillent minutieusement les alentours. Qui cherchent quelqu’un. Quelqu’un d’autre. Tu continues d’avancer, au même pas, sans ciller. Droit.

Le paysage défile, à présent mon visage se détourne. Je me souviens d’avant, j’imagine l’après. J’essaye de dessiner dans mon esprit le bout du chemin mais je n’en vois pas la fin. Je veux résister, m’arrêter sur le bord, réfléchir un peu. Mais mon corps continue de te suivre sans résistance. Tu ne me regardes même pas, tes yeux sont fixés sur l’horizon.

Mes jambes pèsent de plus en plus à chaque pas. Tu sembles flotter au-dessus du sol. Un pied devant l’autre, inlassablement. Et moi qui retire doucement ma main. Qui te laisse prendre de l’avance. Ta silhouette disparaît, ne s’aperçoit peut être pas que je ne suis plus là.

Les larmes envahissent mes yeux, brouillent ma vue. Tout se mélange, tout se perd. Ta présence disparaît, les images s’effacent. Je voudrais les retenir, au moins quelques-unes. Les larmes coulent jusqu’au sol.


Mes sens s’éveillent lentement. J’entends de nouveaux sons là-bas. D’autres couleurs attirent mon regard de ce côté. Le vent me repousse gentiment.
Je vais rester un peu là. Découvrir ce dont je ne connaissais pas l’existence. Je connais le chemin pour te rejoindre.

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