samedi 8 mai 2010

Cercle d'Homme

On m'a appris à rire, à pleurer, à crier.
Comme on m'a appris à aimer, haïr et détester.
J'ai grandi au son des règles et des acquis,
loin des rêves d'enfance, déjà ternis
par une vie morose d'adulte encadré
qui n'osera jamais faire un pas de côté.

On m'a dit marche droit, et j'ai marché.
On m'a dit ne fais pas ça, et je ne l'ai pas fait.
Pourtant je me disais, que je serais celui,
qui briserait ces mots: destin et ennui.
Que seul, je parcourrais la terre,
pour rejoindre le pays de mon imaginaire.

Le temps est passé, je n'ai pas bougé.
Les années ont rouillé, mon esprit vieilli.
Je n'ai plus rêvé de rompre avec la mort,
ni d'être de ceux qui bravent le destin.
Je me suis laissé bercé par la douce fatalité,
par le simple et le moins risqué.

Et me voilà, ma vie achevée.
Je ne suis qu'un vieillard plein de regrets.
Un enfant qui s'est perdu, à vouloir grandir.
À imiter les erreurs des hommes, et les pires.
Je laisse mes doutes et mes rêves à ces enfants,
qui les yeux clos, mourront en grandissant.

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