jeudi 13 mai 2010

(Dés)illusion

J'avais rêvé des draps blancs, de l'amour et des roses. Je t'ai eu toi, terriblement beau, dangereusement mystérieux avec ton regard profond. Ces yeux bleus qui illuminaient tes cheveux sombres, ces tâches d'éclaircies dans ton étrange silhouette. Ils me fixaient, me pénétraient l'âme, le cœur et le corps. Sous ton regard, mes tempes battaient, une houle d'envie m'envahissait. Je me souviens de ce petit pincement à chaque bouffée d'air, je me souviens de mes yeux qui cèdent. Je me revois abaisser le regard, timide. Et le redresser, discrètement, pour t'épier avec jalousie. Je ne pouvais plus me soustraire à ton emprise, attirée vers tes bras. Mes mains brûlaient de l'envie de te frôler, mes lèvres tremblaient avant de goûter. Puis tout bascula, la chaleur de ton étreinte, tes doigts qui parcouraient mes courbes. Tes lèvres qui régalaient les miennes. Les sensations bouillonnaient, dans un ouragan de plaisir déchaîné que je ne pouvais contenir. J'étais transportée, exaltée, je te voulais pour la vie.

Ce fut court, bref. Des minutes qui s'envolèrent en quelques secondes. Je ne t'ai même pas parlé. J'avais rêvé des draps blancs, de l'amour et des roses.

1 commentaire:

  1. J'ai découvert ce blog un peu par hasard, par sérendipité. On ne sait jamais sur quels trésors on peut tomber !

    Cet article (et d'autres, mais patience ! chaque chose en son temps) m'a enfin redonné le courage de ce que je ne voulais faire : ouvrir un blog de petits passages, comme les tiens, ou plutôt le rouvrir parce que j'en avais fermé un, dont les textes étaient beaux, mais que je ne supportais plus. J'ai recherché leur trace, en vain, et c'est peut-être mieux.

    Tes mots, ils me font penser au texte que j'ai préféré. Celui où je raconte mon rêve de découvrir Celle Qui, et au réveil il n'en était plus. Et le rêve persista deux jours de suite ; tout d'abord ce long dimanche, à méditer, à l'imaginer, à ressentir les effets secondaires de ce rêve ; puis le lundi, si bien que j'oubliais ce que je faisais.

    Celle Qui n'est pas encore arrivée au bout de deux ans. Il est peut-être temps que je reprenne mon auto-exorcisme et que je reponde de mon sangcre, mi-noir mi-blanc.

    Pourtant c'est dur, c'est dur de refaire un blog avec les mots qui ne sonnent plus juste, qui ne sonnent plus "comme les tiens". Ils sont si beaux, si savamment trouvés, qu'ils ne peuvent que provenir que du coeur. Mon coeur à moi est-il trop rattaché à ma tête ? Dois-je le détacher ?

    Le début de ton texte me fait penser aux Roses de Saadi. Mais il est plus onirique et plus instinctif. Il parle de l'Instant, il parle de la Beauté, il parle de la Fusion blanche, celle que l'on cherche tous, ce moment où on ne fait qu'un avec la lumière et l'infini. Vivement de futurs textes.

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