lundi 12 août 2013

La neige en Août

Dimanche matin, réveil aux aurores: et oui, on bouscule les grands principes du week-end pour de grandes occasions. Et celle-ci valait l'effort de se lever tôt: je suis partie snowboarder (invention pratique), dans la cordillère! 

Nous sommes partis à trois: Astrid (de nouveau: ma coloc franco-chilienne) et Louis (qui travaille avec elle). La route pour monter à la station Colorado est très belle, mais j'étais ravie de la faire en voiture et non pas en bus, vu l'enchaînement de virages. 

L'altitude augmente très vite, et la pression avec elle: attention au mal de tête! La route grimpe jusqu'à plus de 3000m d'altitude, d'où on peut apercevoir le smog qui recouvre Santiago. C'est impressionnant au point de craindre pour la durée de son espérance de vie.

Je n'ai pas eu besoin de louer du matériel, car Chino (mon propriétaire) m'avait prêté sa planche de snowboard et ses bottes (et ses gants, son pantalon et son masque). J'avais aussi le sac à dos et la veste de Erica (ma colocataire finlandaise avec laquelle j'ai regardé Lassie et qui sait dresser des chiens). Heureusement car les coûts sont aussi élevés qu'en France! 

En route nous avons pris un auto-stoppeur: après avoir fait l'effort de discuter en espagnol, nous nous sommes rendus compte qu'il était toulousain. Un toulousain perdu dans la montagne chilienne depuis trois ans pour vendre des photos. Dans un film Américain, il aurait sûrement été un héros accusé de conspiration fuyant l'extradition. Ce serait d'ailleurs bien dans l'esprit de l'actualité. Je délire, il faisait seulement des photos de la montagne. 

D'en bas des pistes, on voit une grande colline blanche qui ressemble aux collines de sucre (ou de farine?) du Château d'Anne Hiversaire, de Claude Ponti. Les pistes sont de grandes lignes droites, parallèles entre elles, descendant toutes de ce grand amas blanc. On y perd le charme des pistes serpentant entre les sapins en France, mais on y gagne une superbe vue sur l'ensemble de la cordillère. 

La neige s'est rapidement mise à tomber, et dans le télésiège le plus haut, nous ne pouvions plus rien voir: à peine le siège devant nous! C'est une sensation presque angoissante, de n'avoir aucun repère, et d'être plongé dans le blanc. De temps en temps, sous nos pieds, un skieur traversait le blanc pour disparaître quelques mètres plus loin. 

Finalement, la descente fut splendide: on voyait juste assez la neige sous nos skis ou planches, et les limites de la piste, mais rien d'autre. Seuls dans notre montagne, la peur s'envole, on s'améliore en quelques secondes, et on profite de la meilleure sensation de glisse qu'on puisse avoir. Le bien-être de cet instant, insaisissable mais pourtant si prenant, est incroyable. 

De retour en bas des pistes, nous avons craqué pour un chocolat chaud à 4000 pesos, traduisez 6 euros. Heureusement qu'on peut volontairement ignorer la conversion lorsque on est dans un autre pays! Mais que serait un séjour à la neige sans chocolat chaud? 

Le retour en voiture est passé vite, et nous avons fini la journée du dimanche à la pizzeria. 

Nous sommes rentrées exténuées, mais la journée n'était finalement toujours pas terminée. Une dizaine de personnes regardaient un film à l'appartement, et nous avons finalement improvisé une petite soirée. 

Malgré la disparition de mon téléphone, tout va donc très bien! 
Je suis en route pour une semaine de cours, qui sera suivie le week-end prochain par un séjour à la mer! 

Je vous embrasse tous!


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