lundi 5 août 2013

Vers Manuel Montt et au-delà!

Bonsoir tout le monde!

Moins d'articles ces derniers jours, pas que je vous oublie, mais il se passe beaucoup de choses.

Dans la journée de vendredi, El Chino, mon propriétaire (qui vit avec nous, au cas où vous n'auriez pas compris), m'a gentiment accompagnée acheter une nouvelle carte sim pour mon iphone, car les messages internet coûtent moins chers que les sms classiques. J'ai adoré voir comment les chiliens, même au milieu d'un magasin officiel, près de leur boss, se donnent des conseils de démarches complètement illégales mais moins chères. 

Vendredi soir, une amie française m'a proposée un apéro dans son nouvel appartement. Celui-ci se trouvant à quelques arrêts de métro, j'ai tout de suite accepté cette invitation tardive. Mais en descendant à la station Manuel Montt, un coup d’œil aux numéros des immeubles a suffit pour refroidir ma motivation. Du numéro 100, j'ai du me rendre jusqu'au 1973. Heureusement, j'avais croisé un autre ami dans la rame, et nous avons pu affronter ce long trajet dans le froid ensemble. De nuit, les rues de cette partie de Providencia sont désertes. En à peine quelques arrêts de métro, on quitte l'agitation nocturne du centre pour le calme inquiétant des barrios résidentiels. L'appartement est en réalité l'étage supérieur d'une maison, complètement privatisé. Le salon-salle à manger-cuisine est bordé de grandes baies vitrées, et la route est cachée par la vue d'un magnifique oranger. Les quatre chambres sont gigantesques, et leurs meubles neufs. Mais malgré la pointe de jalousie à la vue du chauffage dans la salle de bain, ou de la taille des placards, l'appartement manque cruellement de vie. Le bordel organisé dans la cuisine, les douze guides du Chili abandonnés par les anciens colocataires, les têtes souriantes sur le canapé et le chien qui aboie dès que quelqu'un monte l'escalier, ça n'apparaît pas avec les pesos supplémentaires. Si certains appartements du centre sont vraiment (apparemment, car je n'en ai pas encore eu la preuve), miteux, je trouve extrêmement dommage de choisir un appartement aussi reculé, qui plus est entre français, car seuls les étrangers cherchent des appartements de ce standing dans ces zones tout de même relativement proches du centre. 

Soirée sympathique, entre français donc, mais ça fait du bien de pouvoir suivre toutes les conversations sans efforts, de ne pas répéter "QUE?" quatre fois au mec mignon d'à côté et de discuter de sujets absolument fascinants de la politique française. Évidemment, je ne supporte pas ce genre de débats de jeunes apprentis expatriés. C'est une compétition de celui qui a le meilleur parcours universitaire, les meilleurs colocs, ou s'intègre le mieux. On se prend vite à ce jeu-là, et rapidement l'apéro se transforme en bataille tacite entre coqs bleus blancs rouges. 

Samedi, grasse matinée encore une fois, j'en arrive à me demander si je ne serais pas malade, à dormir autant. Je commence donc la journée en entamant la plaquette de vitamines qui fait partie de ma pharmacie ambulante, merci maman. 

J'ai finalement accompagné le propriétaire de l'appartement dans sa recherche d'un câble nécessaire pour l’événement musical que nous accueillions le soir même à la maison. Nous avons parcouru trois malls différents, mais pas trouvé le fameux câble. La sortie fut quand même fructueuse: j'ai repéré où j'amènerais Chloé quand elle viendra (oui, ceci est un appel à cotisation pour que même ma stagiaire de soeur puisse venir me voir). Chaque étage d'un mall fait la taille de Poitiers, et les chiliens arpentent les galeries, extérieures ou intérieures, d'un pas de fourmis assurées. Les boutiques de marques européennes ou américaines se succèdent aux cinémas et aux hall of food, sorte de réfectoire géant bordé de restaurants. Pour ceux qui ont été aux États-Unis, vous auriez l'impression d'y être retournés. L'un des malls est le deuxième plus grand d'Amérique du Sud, un gâteau au chocolat à celui qui trouve où est le plus grand. 

En passant par le supermarché, el Chino m'a montré des caddies pleins, abandonnés dans les rayons: ce sont en fait des personnes qui font des courses  pour tout simplement faire comme tout le monde. Ils comparent les produits, les range en jouant au tetris dans les caddies, puis abandonnent le tout puisqu'ils n'ont absolument pas les moyens de payer. C'est triste et surtout absurde que la folie consumériste nous pousse à de telles réactions.

Après avoir acheté des chocolats, une poêle à crêpes et les ingrédients pour lesdites crêpes, nous sommes rentrés préparer la soirée. Sur l'idée d'un coloc, nous devions enregistrer Astrid (ma coloc franco-chilienne) et une amie à elle, l'une à la guitare et l'autre à la clarinette. Une trentaine de personnes a débarqué vers 20h, et ma pile de crêpes, à prononcer crrêpsse, a rapidement disparue. 

Le concert, enregistré avec le matériel professionnel de mon propriétaire qui est ingénieur du son, était magnifique. J'avais choisi quelques-unes des chansons, ceux qui me connaissent sauront lesquelles:
No te duermas, Jarabe de Palo
This is the life, Amy MacDonald
Comme elle vient, Noir Désir
Serre-moi, Tryo
Amsterdam, Jacques Brel

Le concert a officiellement lancé une soirée de folie, qui est passée de l'appartement à une boîte puis à un autre appartement à la fermeture de celle-ci. Mais ces détails-là n'appartiennent qu'à la nuit.

Aujourd'hui, c'est dimanche, et comme je l'ai déjà mentionné la semaine passée et continuerais à le faire, nous n'avons rien fait, car ainsi se font les choses un dimanche. Brunch préparé depuis l'écosse, film américain, chansons françaises, et la journée passe à toute vitesse. 

Je viens de revoir "La planète au trésor", que nous regardions beaucoup avec Matteo, en italien. Je trouve toujours au personne un petit air de mon frère d'ailleurs... 

Demain, retour à l'administration et la paperasse, puis aux cours!

1 commentaire:

  1. Coucou
    Alors comme ça on fait des crèpes, et Mymi n'est pas là!! Ni Niluge?.. ah mais non, ça va pas ça.. Plus sérieusement, je suis contente de voir que ça se passe bien..
    Cuando quieras, ya sabes que en Paris tienes casa..
    Un abrazo
    Mymi (Niluge's mum)

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