mardi 20 août 2013

Le plaisir d'écrire une formule mathématique

Les étudiants d'échange sont-ils plus studieux? Non, ils n'aiment juste pas être vus seuls, et préfèrent aller se plonger dans le travail à la bibliothèque! C'est ce que j'ai fait quand en arrivant ce matin, mon cours de Desplazamiento de poblaciones y situación de los refugiados étant encore une fois annulé. Lorsqu'un professeur souhaite annuler son cours, l'université envoie un mail, et colle une affiche sur la porte de la classe. Ces deux messages affirment que le professeur en question est absent pour "cas de force majeur". Le cas de force majeur a des degrés très différents: être appelé par la Cour Suprême pour une expertise, ou bien avoir un virus, ou bien être coincé dans le taco (embouteillage). Je ne m'en suis donc pas voulue d'avoir hurlé un grand "YES" la première fois que le cas de force majeur a été invoqué. 

Quelques autres nouvelles de l'université. Les étudiants chiliens ont tendance à toujours ramener les débats à leur pays. C'est à dire que lorsqu'ils veulent illustrer un cas, ou poser une question, ils s'appuient généralement sur la phrase "Ici au Chili". Je me suis d'abord dit que c'était étrange, car je n'ai jamais eu l'impression de me référer souvent à la France dans mes débats en cours. Et puis je me suis souvenue que c'est normal, car j'étudie l'Amérique du Sud, j'étudie ce fameux Chili depuis deux ans, et je n'ai eu aucun cours ayant à voir avec la France, à part ceux de droit. C'est une sensation bizarre, que de se sentir presque étrangère à tous ces pays: française mais qui en connaît si peu (les français ici me parlent toujours de villes que je serais incapable de situer sur une carte), étudiante de l'Amérique Latine, qui est concept inexistant en réalité, belge de coeur, mais seulement de Bruxelles... À n'être ancrée nulle part, je pense qu'on perd une certaine finesse d'analyse, une capacité à aller chercher plus profond: j'effleure un peu de tout. 

Le titre se réfère juste à une anecdote de la journée: écrire une formule de maths m'a fait un bien fou, même si elle n'avait rien de compliqué. Elle illustrait le calcul de la population, d'un point de vue géodémographique.

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