jeudi 7 novembre 2013

Somos caleta y andamos en bicicleta!

Bonjour tout le monde!

Comme tous les premiers mardi du mois, les cyclistes se donnent rendez-vous à Plaza Italia vers 20h30, un des coeurs de la ville, d'où partent généralement les manifestations ou les célébrations footballistiques. La cicletada est une rencontre organisée par le Movimiento Furiosos Ciclistas, qui encouragent l'utilisation du vélo dans la ville.



Je voulais participer à la cicletada depuis mon arrivée, mais n'avait finalement jamais réussi à y aller. Cette fois-ci, malgré un examen à réviser et l'abandon de plusieurs amis (un avait perdu ses clés et ne pouvait donc pas récupérer son vélo avant le retour de sa mère, l'autre n'est pas sorti à temps du travail et un s'est perdu en chemin), j'y suis enfin allée, en compagnie de Juan, un ami du quartier.



Je ne m'attendais pas à retrouver autant de personnes! Ce sont des milliers de participants qui se tassent sur la place en attendant le départ. Dès que le peloton se met en route, l'ambiance devient festive: les cyclistes font sonner des clochettes et leur klaxon, et les cris imitant les sirènes des voitures de police s'élèvent de la foule.

Les organisateurs changent le trajet chaque semaine, et cela permet aux personnes de connaître des endroits où ils ne vont jamais, notamment de nuit. Même Juan ne connaissait pas certaines rues où nous sommes passés. De plus, le parcours change en cours de route pour ne pas que la police puisse organiser des déviations pour les voitures ou empêcher le passage sur certains axes. L'idée est bien d'imposer le vélo, et les conducteurs prennent leur mal en patience aux croisements, en regardant d'un air las ou envieux les quelques 5000 cyclistes qui passent devant eux en criant "Somos caleta y andamos en bicicleta!".


L'ambiance est très bon enfant, les riverains sortent devant leurs maisons pour regarder passer le peloton, certains applaudissent, d'autres regardent avec un sourire bienveillant. Les cyclistes chantent, sifflent, organisent des olas lorsqu'il y a des ralentissements. Certains mettent des lumières lasers sur leurs vélos, ou bien accrochent des radios et hauts-parleurs pour pédaler en se trémoussant sur sa selle. Les bobos en robe et talons sur leurs vélos hollandais côtoient les fanatiques en tenues dignes du Tour de France, et les enfants zigzaguent entre les petits vieux qui pédalent en discutant politique. Les habitués s'adressent aux passants "Que la abuelita se suba a una bici!" "Para qué necesitamos taxistas?, mais toujours avec humour.



Le parcours dure bien une heure, cette fois nous avons été vers le Sud, dans la commune de mon campus, San Joaquin. Le quartier est plus pauvre, les maisons basses. Nous sommes ensuite passés par la zone des boutiques de computación, une rue où toutes les boutiques à l'exception d'un restaurant chinois se dédient à l'électronique. Plus haut, la rue devient celle des ateliers de vélo, devant lesquels les patrons saluent tous leurs amis cyclistes parmi la foule.

En arrivant de nouveau sur la Plaza Italia, nous profitons pour faire un dernier tour du gigantesque rond-point à toute vitesse avant de rentrer. L'ambiance festive, légère mais tout de même militante rend cette expérience très agréable. Santiago réserve des surprises comme celle-ci à qui sait chercher et se renseigner, car beaucoup d'initiatives naissent et se mettent en place. J'ai parlé à des amis de la Journée sans voiture à Bruxelles, ils étaient très impressionnés. Peut-être qu'un jour le lobby des Furiosos de la bicicleta réussiront à l'organiser.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire