mercredi 31 juillet 2013

Les packs de un yaourt

Le titre de cet article fait allusion au fait que l'ont peut ici, dans les supermarchés, acheter un seul yaourt: il suffit de le détacher de son traditionnel pack de 4. Incrédule au vu d'un chilien la dernière fois, j'ai tenté l'expérience en arrivant à la caisse avec quatre yaourts détachés et répartis dans mes courses. J'ai eu droit au regard furieux de la caissière mais le résultat est probant. 

Aujourd'hui, première réunion à la UC, la Universidad Católica, où je vais donc étudier pendant un an. Oui, parce que je suis quand même là pour ça à la base, je suis sûre que vous l'aviez oublié. Nous nous sommes assis dans une salle sublime, très semblable à la bibliothèque de l'ancien parlement portugais à Lisbonne, pour ceux qui l'auraient visitée. Tout comme à Sciences Po, cela doit être un phénomène de la mondialisation cela aussi, les chiliens sont fans des vidéos: vidéo de présentation de l'université, vidéo de la comisión de acogida composée d'étudiants, vidéo des voyages à faire, nous avons eu notre lot d'images! Je dois admettre que j'y suis très sensible, il ne m'en a pas fallu plus pour avoir envie de faire le tour du monde, le tour des soirées, en passant par le tour des bibliothèques (dix). Après un coffee break, très à la mode également, surtout en anglais, nous avons pu discuter avec des étudiants de chaque faculté à propos des cours qui nous sont proposés. J'ai eu le droit aux ratures rageuses d'un étudiant de droit sur le nom de quelques professeurs qui lui ont déplu, ou aux conseils du plus flemmard des étudiants en géographie. En sciences politique, j'ai à peine été surprise en me retrouvant nez à nez avec un... poitevin!  Étudiant chilien en double-diplôme avec SciencesPo, il s'apprête à repartir à Paris pour cette année. Poitiers en force dans le monde entier, j'ai failli lui demander s'il avait payé sa cotisation de l'ASI (Association Sportive Ibéroaméricaine pour les ignorants). 

Longue matinée, qui s'est achevée vers 14h, et c'est l'estomac grimaçant que nous nous sommes ruées, Nadine et moi, vers un restaurant en face de l'université. J'ai dégusté un excellent churrasco (viande qui ressemble à celle des kebabs) a la mexicana, genre de sandwich rond à l'avocat et salsa verde! Spéciale dédicace à papa, et à la différence inexpliquée mais frappante entre la salsa verde et la salsa roja dans les taquerías du Mexique. 

Première catastrophe de l'année évitée (j’exagère bien entendu): j'avais oublié mes clés! Heureusement, Pato un de mes colocs chiliens étaient encore à la maison et a pu m'ouvrir. Il faut absolument que j'apprenne à Chica la chienne comment ouvrir la porte, en cas d'urgence. 

Bientôt de nouveau sur la route, pour mon premier entraînement de rugby! Il faut que je l'aime ce sport, pour faire quarante minutes de métro, puis vingt minutes de bus rien que pour aller au stade. Le chauffeur de la micro (bus) était très gentil, il a même dévié de sa route pour m'amener jusque devant (quand je dis devant, comprenez qu'il a arrêté le bus de façon à ce qu'en en sortant je sois déjà à l'intérieur du stade) les infrastructures sportives de la UC. Le trajet vaut la peine d'être fait, car le quartier las Condes n'a rien à voir avec tout ce que j'avais pu voir avant. En effet, même les maisons chics du quartier de Providencia ne peuvent rivaliser avec les villas à l'américaine de Las Condes. C'est tout à coup la Floride qui s'étale sous vos yeux, derrière de hautes grilles opaques. Les voitures sont plus grandes, les 4x4 scintillent en poursuivant les espaces familiales: rien à voir avec les coques de noix (dédicace Chloé) qui circulent dans Santiago Centro. Dès la sortie du métro, la différence est notable: les sacs à mains de ces dames, les manteaux de ces messieurs, tout est plus chic, plus propre, plus européen ou mieux encore, plus américain. 

La rencontre avec l'équipe de rugby s'est très bien passée, les filles sont très sympas, et l'entraîneur plongé dans son délire, à croire que tous les coachs de rugby pratiquent une religion sportive commune et farfelue. Bonne ambiance, donc, sur le terrain, même si j'ai été un peu déçue par le niveau global: si quelques joueuses ont un excellent niveau, un bon groupe débute à peine, si bien que nous revoyons toutes les bases. J'ai beaucoup apprecié le commentaire finale de la capitaine, qui a déclaré que c'était bacán (chilenismo essentiel pour survivre, voulant dire, selon le dictionnaire fourni par la UC: "bueno, increíble, excelente, espetacular) de jouer à côté de moi. 

Le directeur du club, avec qui j'avais discuté par mail avant de venir à l'entraînement, est venu me voir à la fin pour me demander ce que j'en avais pensé, et me proposer de participer aux cours de l'école de rugby, c'est-à-dire aux cours pour les plus jeunes. Une place se libère, et il a lui-même appris le français en enseignant le rugby à des jeunes à Aurillac (là où j'ai réalisé mon stage pratique du BAFA, coïncidence? Je ne crois pas.). L'école de rugby à lieu juste avant les entraînements, je verrais donc en fonction de mon emploi du temps, mais l'opportunité me plaît. 

Retour à 23h à la maison, après un trajet très marrant en compagnie d'une autre joueuse et d'un chilien collant du métro, que nous avons royalement ignoré en prétextant être des finlandaises parlant uniquement anglais. Cela a eu le mérite de dérider tous les chiliens du wagon qui comprenaient l'anglais, et pour nous d'arriver tranquillement à notre station. 

Voilà pour les nouvelles, j'essaye de trouver le courage de retourner demain faire tous les papiers du visa. 

En attendant, je vous embrasse tous très fort, vous me manquez encore et toujours!

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